Réseau de soins palliatifs à Lyon

Résonance accompagne la fin de vie des patients à domicile

Publié le 11/05/2015
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Depuis 2006, Résonance accompagne les patients qui souhaitent finir leurs jours à leur domicile, à Lyon et à Villeurbanne. « L’association est née de la volonté de cinq infirmières qui travaillaient à l’unité de soins palliatifs de l’hôpital des Charpennes, à Lyon, raconte le Dr Isabelle Chazot, médecin et membre du conseil d’administration de Résonance. Elles avaient constaté que beaucoup de patients en fin de vie étaient relativement stabilisés et émettaient le souhait de rentrer chez eux, mais qu’ils ne pouvaient pas le faire, faute d’accompagnement adapté. »

Résonance a donc vu le jour pour apporter une solution à ces patients, qui ne relevaient pas de l’hospitalisation à domicile (HAD) mais avaient besoin de soins palliatifs « de confort ». Le Dr Isabelle Chazot fait partie de l’association depuis le début. « On sait que 70 à 80 % des Français souhaitent mourir chez eux, mais qu’en réalité seulement 30 % peuvent le faire, rappelle-t-elle. Ce qui manque souvent, c’est la compétence et le soutien psycho-social, pour le patient et sa famille. » Résonance apporte tout cela, grâce à son équipe de professionnels de santé salariés, qui fait le lien avec les professionnels de ville du patient. Le réseau compte deux médecins à mi-temps, une infirmière, une assistante sociale et une psychologue à mi-temps.

350 000 euros annuels

La structure est gérée par un conseil d’administration composé de huit membres bénévoles. Elle reçoit un financement à hauteur de 350 000 euros annuels, en grande partie de l’Agence régionale de santé (ARS) de Rhône-Alpes. Cela lui permet de rémunérer ses salariés, mais aussi de rétribuer une vingtaine d’euros les professionnels de santé libéraux qui collaborent avec le réseau.

Concrètement, Résonance peut être sollicité soit par les patients, soit par des professionnels de santé, notamment à l’hôpital (dans 60 % des cas). « Souvent, l’équipe hospitalière estime qu’il y a une nécessité de faire appel à un réseau de soins coordonnés pour un patient hospitalisé et fait appel à nous », explique le Dr Chazot. Résonance organise alors une première réunion avec le patient et sa famille, puis contacte le médecin traitant du patient, son infirmière, son pharmacien, etc. Une réunion de coordination entre tous ces acteurs permet de préparer la sortie du patient. Par la suite, l’association s’assure que le réseau des intervenants est bien en place, facilite le quotidien des professionnels de santé et propose un soutien psychologique pour la famille si nécessaire. Elle propose aussi une permanence téléphonique 24h/24 par les médecins du réseau. « L’interprofessionnalité est importante, estime le Dr Chazot. Dans le domaine des soins palliatifs, on ne peut rien faire ni rien décider seul. Nous voulons aussi éviter que les soignants ne se retrouvent seuls face à une situation difficile. »

Soutenir les professionnels de santé

Le Dr Michel Till, généraliste dans le 6e arrondissement de Lyon, a collaboré plusieurs fois avec le réseau. « Le but de Résonance est de fournir un support aux professionnels de santé, souligne-t-il. Le psychologue de l’équipe peut dire si l’aidant tient le coup par exemple. C’est très important, car on peut difficilement faire du maintien à domicile s’il n’y a pas d’aidant. » Pour lui, le réseau apporte « un soutien externe, qui fait le lien, qui nous oriente, voire parfois qui nous supplée ». Il apprécie le fait de pouvoir « obtenir facilement une réponse en cas de question sur la prise en charge. Il suffit de passer un coup de fil et on a l’information ». Pour lui, ce tissu de soutien, voire d’aide à la décision, est précieux. « En tant que généraliste, nous sommes des omnipraticiens, mais nous avons nos limites, reconnaît-t-il. Il faut que ce type de réseaux persiste, car la HAD ne répond pas à tout et le généraliste est souvent tout seul face à la fin de vie ». Pour lui, « il y a une vraie place pour des réseaux de soins palliatifs accompagnant les fins de vie peu médicalisées ». Actuellement, Résonance travaille avec l’ARS et la métropole lyonnaise afin de mieux organiser le parcours du patient et de développer le maillage de soins palliatifs au niveau de la métropole de Lyon. En attendant, elle accompagne déjà entre 160 et 175 patients chaque année depuis 2006.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9411