Une réunion d’urgence sur la sécurité des hôpitaux marseillais a eu lieu ce mercredi dans les locaux de la Préfecture de police des Bouches-du-Rhône, après l’agression dimanche d’un infirmier de l’hôpital de la Conception et la visite exceptionnelle de Jean-Marc Ayrault, mardi, dans la cité phocéenne.
Les cinq établissements de l’Assistance publique - Hôpitaux de Marseille (AP-HM) vont faire l’objet d’un audit, afin d’ajuster les dispositifs de sécurité existants et mettre en place de nouvelles mesures, ont décidé l’agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), l’AP-HM, les chefs de services d’urgences, le préfet de police et les élus locaux, après trois heures de concertation. Quand ? « L’audit de sécurité va commencer sans délai, afin qu’un rapport très détaillé soit rendu dans les trois semaines, avant la prochaine réunion de concertation, prévue fin septembre », assure la préfecture, qui reconnaît être soumise à un timing « très serré ». L’enjeu est de taille, les élections municipales approchent. Peu après le Premier ministre, Marisol Touraine s’est emparée du dossier marseillais. La ministre de la Santé s’est « félicitée » de la tenue de cette réunion et a demandé à l’ARS de la tenir « très régulièrement informée » de l’avancée des travaux.
Sas de sécurité et porte anti-panique
Concrètement, une équipe de police va se rendre dans les semaines prochaines à la rencontre des chefs d’établissements et de pôles afin de parcourir avec eux chaque recoin des hôpitaux. « Sur place, les policiers peuvent pointer du doigt des problèmes d’ergonomie dans un service, préconiser un sas de sécurité supplémentaire ici, une porte anti-panique là [sans poignet et qui s’ouvre rapidement, N.D.L.R], vouloir relever tel mur d’enceinte ailleurs, mieux identifier l’accès à un autre pôle, explique la Préfecture. Ils vont peut-être s’apercevoir aussi que les horaires de prise de service de l’équipe de sécurité de l’hôpital ne correspondent pas aux besoins réels et doivent être ajustés. »
Pas de policier derrière chaque médecin
Quid d’une réelle présence policière à l’hôpital ? Selon la préfecture, « ce n’est pas le propos ». « La sécurité participe à la qualité des soins comme au bien-être des personnels soignants, mais il n’a pas été envisagé lors de cette réunion de travail de placer un policier derrière chaque médecin », assure-t-on.
Pourtant, cette question sensible, à laquelle la très grande majorité des médecins répondaient il y a peu par la négative, prend aujourd’hui un tour nouveau. La Fédération hospitalière de France (FHF) a demandé mardi un renforcement des forces de police « sur les sites les plus sensibles » et « quand cela s’avère nécessaire ». Et à l’image du Dr Marc Alazia, chef de service des urgences de l’hôpital de la Timone, favorable à l’idée, le corps médical dans son ensemble, excédé des violences du quotidien, semble de moins en moins catégorique sur le sujet.
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