Le Syndicat autonome des internes des hôpitaux de Marseille (SAIHM) a sommé, ce lundi 16 janvier, l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) de respecter les conditions de travail des internes.
Publié en février 2015, le décret relatif au temps de travail des internes, fixé à 48 heures hebdomadaires, impose aux CHU un décompte en demi-journées : 8 demi-journées en formation clinique et deux hors stage.
Néanmoins, près de deux ans après la sortie du texte, les hôpitaux universitaires ne parviennent toujours pas à respecter ce temps de travail. « On demande que la première étape soit appliquée, c'est-à-dire la mise en place des tableaux de services individuels. Il permet de découper l'emploi du temps des internes et d'évaluer ainsi son temps de travail mais aussi d'harmoniser le nombre d'internes par service », explique au « Quotidien » le syndicat présidé par Olivier Le Pennetier, également à la tête de l'Intersyndicat national des internes (ISNI).
Un délai d'un mois avant d'enclencher une procédure juridique
Le paradoxe est que ce tableau existe pour l'organisation des gardes et des astreintes, mais l'AP-HM, même après plusieurs demandes depuis mai 2015 « n'a rien fait pour leur mise en œuvre », note le syndicat.
« Nous informons la direction de l'AP-HM que, dans un délai d'un mois, si les tableaux ne sont pas mis en place, nous saisirons les autorités compétences », poursuit-il.
En 2016, les internes marseillais se sont battus pour obtenir l'application stricte du repos de sécurité après une garde, obtenu le 2 mai, à la suite du suicide de Maxime, un interne de neurochirurgie en dixième année de médecine. « Nous avons besoin de connaître la charge de travail réel des internes afin de mieux l'équilibrer. Certains internes sont en burn-out », affirme le président du SAIHM.
Cette demande est d'autant plus pressante que le texte sur l'encadrement et la rémunération du temps de travail additionnel des internes (entre 48 et 60 heures par semaine) est attendu d'ici à quelques mois. Les tableaux sont donc indispensables à la bonne organisation.
Selon la dernière enquête de l'ISNI publiée en mai 2016, 90 % des internes travaillent plus de 48 heures par semaine. La moyenne a été établie à 60 heures hebdomadaires…
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