LE QUOTIDIEN - Six ans après sa création, où en est l’EPRUS ?
MARC MEUNIER - L’EPRUS est composé d’une réserve en médicaments stratégiques et d’une réserve de professionnels de santé. La pharmacie regroupe plus de 70 000 palettes de médicaments comme des vaccins, de l’iode, des antidotes, réparties sur 22 entrepôts. La réserve sanitaire comprend quelque 8 000 dossiers de professionnels de santé, toutes spécialités confondues. Plus de la moitié sont des actifs, 20 % sont des retraités de moins de 5 ans et 10 % sont des étudiants.
Nous sommes partis sur tous les fronts : Haïti, la Libye, Marrakech, le Japon... Nous envoyons des équipes de 10 à 30 personnes pour des missions de 3 semaines renouvelables, avec des roulements. Nous prenons tout en charge : nous remboursons l’hôpital et nous dédommageons un libéral. Actuellement, nous avons une mission en Guyane, où l’Eprus vient en renfort de l’équipe médicale locale mobilisée par la prise en charge des patients touchés par la Dengue.
Nous avons atteint un nombre de réservistes suffisant. Il faut néanmoins maintenir le recrutement et assurer le renouvellement des contrats dont 230 contrats arrivent à échéance (3 ans). Certaines spécialités comme les pédiatres, les sages-femmes ou les infirmiers de bloc opératoire sont encore sous-représentées. Mais l’enjeu principal concerne les actions de formations.
Quel est l’intérêt de cette semaine de formation sur la base de Chanteau ?
Chaque année, l’EPRUS propose deux sessions de formation comme celle-ci. Nous nous appuyons sur des personnes performantes dans leur domaine mais qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble dans des situations de crise sanitaire. Il est donc important de les mettre en condition et de se rapprocher au maximum de leurs futures missions. Chaque année, une centaine de réservistes est ainsi formé, et nous ferons appel en priorité à eux pour partir.
Nous développons aussi l’e-learning. Et tous les adhérents reçoivent plusieurs journées de sensibilisation théoriques.
Cette formation de terrain pourrait-elle être validée par un diplôme ?
Pas pour l’instant. Elle reste un produit maison bien calibré qui s’articule avec les autres journées de sensibilisation de l’EPRUS.
Tous les réservistes n’ont pas vocation à partir à l’étranger. Ils peuvent aussi être appelés en France dans le cadre de maraudes l’hiver, ou l’été, lors du plan canicule. Nous avons besoin d’un noyau dur de 300 personnes mobilisables par an pour répondre à 2 ou 3 crises sanitaires à l’étranger et une en France. Pour cela, plus d’un millier de professionnels doivent être formés.
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