« Aujourd’hui, les Samu sont souvent la première réponse aux problèmes médicaux, sociaux voire psychologiques d’une partie de la population, qui appelle le 15 pour des situations relevant de la médecine générale. Cela est particulièrement vrai dans les horaires de la permanence des soins (PDS), soit de 20 heures à 8 heures. Aujourd’hui, dans la majorité des Samu, ces appels PDS représentent la moitié des appels reçus au centre 15 », explique le Pr Vincent Bounes, responsable du Samu 31 à Toulouse.
Dans beaucoup de Samu, une collaboration a été mise en place avec des généralistes libéraux qui, durant la PDS, viennent assurer la régulation des appels relevant de la médecine générale. « Mais il y a toujours le problème du nombre important d’appels qui arrivent au 15 et le fait qu’il n’est pas simple de pouvoir discriminer très vite les appels relevant de la PDS, qui peuvent attendre un peu, et les appels relevant d’une urgence vitale », indique le Dr Bounes, en précisant que, dans certaines régions, il existe deux numéros distincts. « C’est le cas dans ce qui correspond à l’ex région Midi-Pyrénées. Nous avons le numéro Allo docteur, destiné au problème de médecine générale. Ce numéro est diffusé par la presse et commence à être connu de la population. Mais l’appel est payant alors que la communication au 15 est gratuite. Et au bout d’un moment, certaines personnes préfèrent faire le 15 car ils ont compris que, dans les deux cas, les appels aboutissent au même endroit, c’est-à-dire à un assistant de régulation du Samu. C’est important en effet, à chaque fois, de tout remettre à plat et de s’assurer qu’un appel à Allo docteur ne relève pas d’une urgence vitale. Une personne peut très bien vouloir appeler un généraliste car elle a mal à la poitrine et être en train de faire un infarctus », explique le Dr Bounes.
Un autre problème est que ces appels PDS démarrent largement avant 20 heures, à un moment où les généralistes de garde ne sont pas arrivés à la régulation. « On a un pic d’appels entre 18 heures et 20 heures, au moment où beaucoup de cabinets ferment le secrétariat ou ne prennent plus de patients. C’est aussi l’heure où les gens rentrent du travail et s’aperçoivent qu’un enfant a de la fièvre ou que la grand-mère ne va pas bien. Résultat, on a beaucoup d’appels alors qu’on n’est pas encore dans la PDS. C’est le même phénomène lors de certains week-ends ou ponts où les appels PDS sont H 24 ».
D’après un entretien avec le Pr Vincent Bounes, responsable du Samu 31 à Toulouse
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