L’ÉQUILIBRE FINANCIER des MMG (maisons médicales de garde) est souvent délicat, au regard des dépenses auxquelles elles doivent faire face et de l’éclatement des financements auxquels elles sont contraintes d’avoir recours. Il en va ainsi de la MMG de Clamart (Hauts-de-Seine) dirigée par le Dr Jean-Paul Hamon, par ailleurs coprésident d’Union Généraliste, le versant omnipraticien de la FMF.
Cette MMG intercommunale, qui regroupe les villes de Clamart, Meudon, Chatillon, Vanves, Malakoff, Montrouge, Bagneux, Le Plessis-Robinson et Fontenay-aux-Roses, puise certes son principal financement auprès du FiQCS (Fonds d’intervention pour la qualité et la coordination des soins), mais recourt aussi aux subsides des municipalités qu’elle dessert, du département, de la région, et enfin des réseaux et associations qu’elle héberge.
« Ne plus faire la manche ».
L’année dernière déjà (« Le Quotidien » du 29 janvier 2008), le départ d’un des réseaux abrités par la MMG avait mis en péril le fragile édifice comptable du Dr Hamon. Cette année, le voilà décidé à « ne plus faire la manche » pour boucler son budget à nouveau en péril. « Il va me manquer 16 000 euros » indique le Dr Hamon au « Quotidien », « mais même s’il ne me manquait que cent euros, je mettrais la clé sous la porte, car je suis fatigué de devoir me battre pour obtenir les budgets qui nous sont promis ». Les maires des différentes communes des secteurs de garde couverts par la MMG se sont bien engagés à mettre la main au portefeuille, mais seulement lorsque la municipalité de Clamart, qui héberge la MMG, aura payé sa quote-part. De son côté, Clamart, toujours selon le Dr Hamon, avait bien promis de participer au budget de fonctionnement de la MMG lors des dernières élections municipales du printemps 2008, « mais cette subvention n’a jamais été versée malgré nos multiples rappels ». Jean-Paul Hamon le regrette, « les élections sont passées, l’amnésie post-électorale est une affection qui frappe souvent les élus de tous bords ». Si bien qu’aucune municipalité n’a encore versé son obole, malgré les rappels.
Même la demande d’obtention du tiers-payant, « qui aurait sans doute permis à une partie des patients habitués à aller aux urgences de migrer vers notre MMG » a été refusée par la CPAM (caisse primaire d’assurance-maladie) des Hauts-de-Seine, note également Jean-Paul Hamon.
Il subsiste cependant un dernier espoir, car l’URCAM (Union régionale des caisses d’assurance-maladie) d’Ile-de-France, qui gère le fonds FIQCS régional, a accepté de procéder à une analyse du budget de la MMG d’ici à la fin du mois. Peut-être un dernier espoir pour le Dr Hamon, malgré tout bien décidé à ne plus accepter de travailler avec des budgets sans cesse revus à la baisse.
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