Des soignants à bout de souffle, des patients parfois dans une situation de misère extrême, un système au bord de l’implosion… L’univers des urgences décrit par Jalal Charron ne surprendra personne, et surtout pas les personnels des hôpitaux en grève depuis plusieurs mois.
Dans un texte qu’il a fait parvenir au « Quotidien », le jeune homme de 28 ans, en deuxième année d’internat en santé publique, livre ses sentiments et ses réflexions sur l’« univers de violence » qu’il a découvert lors de ses gardes de nuit dans deux hôpitaux parisiens. « C’est parti d’un besoin de m’exprimer, explique le futur médecin. On passe sa nuit aux urgences, on est confronté à des situations difficiles, on est sous pression… la nuit se termine, on rentre chez soi tout seul avec tout ça sans pouvoir en parler. »
Redonner les moyens aux soignants
Une Péruvienne immigrée battue par son mari, un Géorgien atteint d’un cancer qui vient mourir seul en France, un père désemparé qui appelle à l’aide pour sa fille psychotique… Jalal Charron décrit avec sobriété la souffrance des patients. Il rend aussi hommage aux soignants, aux urgentistes, « des gens très courageux qui font un métier extrêmement difficile », et dont le langage parfois brutal vis-à-vis des patients traduit le surmenage et le manque de moyen.
Le jeune homme ne veut pas spécialement faire passer un message à travers ce texte, mais il reconnaît qu’« il est urgent de redonner les moyens aux soignants d’exercer leurs métiers à hautes exigences humaines ». Sans quoi, c’est un pilier de notre système de soin et de la solidarité nationale qui risque de disparaître.
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