Des chercheurs du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) ont révélé les résultats d'une étude nationale sur le recours aux urgences hospitalières, non suivi d'une hospitalisation.
Elle met en lumière une cartographie relativement homogène de l'accès aux soins d'urgences mais révèle des disparités en matière de temps d'accès (par commune) pour se rendre dans les 607 structures (hôpitaux et cliniques) étudiées et sur l'activité médicale (amplitude des passages sans hospitalisation).
L'outil en ligne permet de géolocaliser précisément les services d'urgences, de lire leur carte d'identité, d'observer la qualité du réseau routier environnant ou de connaître la densité du bassin de population.
L’analyse des flux du recours aux urgences indique que 59 % de la population de France métropolitaine, soit 37,7 millions d’habitants sont situés à moins de 15 minutes d’un service d'urgences. « Le dispositif des services des urgences en France métropolitaine couvre 92 % de sa population à moins de 30 minutes », se félicitent les experts du CNAM. Mais cinq millions d’habitants vivent dans des lieux au-delà de la demi-heure de trajet.
Les services d’accueil des urgences suivent une « logique populationnelle », révèle aussi la carte. « Leurs implantations sur le territoire métropolitain montrent une subsidiarité des services d’accueil des urgences avec les grandes villes. Seuls trois services sont localisés dans une commune rurale : Le Bailleul dans la Sarthe, Carhaix dans le Finistère et Saint-Palais dans les Pyrénées-Atlantiques. »
15 territoires avec une consommation « atypique »
Les chercheurs ont également focalisé leur attention sur la densité de médecins généralistes par rapport au nombre de passages par habitant aux urgences selon un découpage de 451 territoires. « Le nombre de passages par individu diminue lorsque les densités de médecins généralistes augmentent », assure le CNAM.
15 territoires sont dotés d'une consommation « atypique » des passages aux urgences, lit-on : Marseille-Nord, Bondy, Aubervilliers, Blanc-Mesnil, Vitry-sur-Seine, Stains, Sarcelles, Paris 19, Marignane, Marseille-Centre, Paris 13, Pontivy, Chateaubriant, Bastia, Schirmeck. Si on les soustrait du champ de l'étude, la corrélation entre la proportion de passage aux urgences et la densité médicale en médecine générale est renforcée.
Réalisée durant le dernier trimestre 2018, l'étude se fonde sur plusieurs sources de données (PMSI, SNIIRAM, statistique annuelle des établissements de santé) recueillis en 2015.
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