Après le fiasco des ECNi, une mère de D4 dénonce la maltraitance des carabins et réclame des sanctions

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Publié le 24/06/2017
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Crédit photo : S. Toubon

L’incroyable cafouillage des épreuves classantes nationales informatisées 2017 va laisser des traces. Près de 9 000 étudiants ont été contraints de plancher une journée supplémentaire, jeudi, après l’annulation de deux épreuves lundi et mercredi. En cause : deux dossiers cliniques progressifs présentés par erreur aux candidats.

Ces ECN informatisées, les secondes du genre, ont tourné au cauchemar pour les carabins déjà épuisés et à bout de nerfs. « J’ai retrouvé ma fille en sanglots mercredi. Elle était fracassée et ce n’était pas la seule », témoigne Annie, mère d’une jeune candidate parisienne. Indignée, elle regrette le manque de considération pour les étudiants.

« On leur a annoncé l’annulation de l’épreuve juste avant qu’ils planchent sur la LCA. On leur a dit qu’il faudrait qu’ils reviennent le lendemain alors qu’ils sont épuisés. Ma fille m’a raconté avoir pleuré, de nombreux étudiants se sont effondrés. Pourquoi ne pas le leur dire après ! C’est pervers et sadique », fulmine Annie. Dans un texte qu’elle a fait parvenir au « Quotidien » (voir ci-dessous), elle dénonce un scandale après le fiasco des ECNi, « à cause d'organisateurs incompétents et impunis ».

Sanctions réclamées

Ce n’est pas la première fois que cette mère voit sa fille en souffrance au cours de ses études de médecine. « On les massacre pendant six ans. Ils prennent des coups sans pouvoir rien faire. Ils sont abrutis d’obligation et de travail et ils n’ont pas d’autre choix que d’avancer sans pouvoir se révolter. Et ça continuera tant qu’on considérera que les étudiants en médecine sont des privilégiés et qu’ils doivent tout endurer », raconte cette enseignante.

Elle lance un appel aux pouvoirs publics et réclame des sanctions pour les responsables du désastre de cette édition 2017 des ECNi. « Comment vont-ils réussir à se faire pardonner ce qu’ils sont en train d’infliger à ces jeunes qui sont tellement méritants ? », s’interroge-t-elle avant de partir retrouver sa fille entre deux épreuves.

« Le scandale continue : les étudiants de D4 vont devoir composer toute la journée de demain [jeudi 22 juin, NDLR]. Deux épreuves complètes de DP [dossiers cliniques progressifs, NDLR] à repasser à cause d'organisateurs incompétents et impunis. La maltraitance des étudiants en médecine est infinie. La perversité sadique qui a consisté à leur annoncer qu'ils vont devoir revenir juste avant l'épreuve de LCA au lieu de les laisser composer tranquillement n'est qu'un exemple…
Des photos d'étudiants en pleurs, des D4 effondrés, au bord du craquage… un vrai reportage pour dénoncer ce massacre dans l'indifférence et sans autre soutien que des mots, rien que des mots de l'ANEMF. Incapable d'exiger des instances planquées dans des bureaux climatisés : soit que le DP litigieux soit neutralisé comme l'an dernier, soit que les étudiants n'aient à repasser qu'un seul DP.
Pour deux DP fuités, les D4 2017 vont en repasser 12. Quand on veut massacrer, on ne compte pas ! On n'aide pas, on ne défend pas, on massacre ! Qui en parle ? Qui va leur rendre ce qu'on leur prend ? Il aura fallu des années de souffrances et de suicides d'externes et d'internes pour que l'on commence à parler de leurs maux… Quand va-t-on parler des vrais problèmes des ECNi au lieu de se réjouir que l'informatique fonctionne… L'informatique fonctionne mais l'humain lui déraille. Les cordonniers sont les plus mal chaussés, les futurs médecins sont les plus mal aimés et leurs plaies jamais soignées. Une mère de D4. »

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Source : lequotidiendumedecin.fr
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