« Il faut continuer à rembourser l'homéopathie », clame le Dr Christine Bertin-Belot (syndicat des médecins homéopathes)

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Publié le 02/11/2018
Dr Christine Bertin-belot

Dr Christine Bertin-belot
Crédit photo : DR

Le Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) a souhaité répondre aux propos récemment tenus par le Dr Jérémy Descoux, du collectif FakeMed, dans une interview  publiée sur lequotidiendumedecin.fr. Dénonçant un « ramassis de choses fausses » et des propos anticonfraternels, la vice-présidente du syndicat, le Dr Christine Bertin-Belot, médecin généraliste et homéopathe à Besançon (Doubs), appelle au respect du code de déontologie médicale.

LE QUOTIDIEN : Pourquoi souhaitez-vous réagir à l'interview du président du collectif FakeMed ?

Dr CHRISTINE BERTIN-BELOT : Parce que nous ne sommes pas d'accord avec ses propos, qui sont un ramassis de choses fausses. Le collectif FakeMed a monté une association dans le but de viser des gens, en l'occurrence les médecins homéopathes. Par ailleurs, nous avons déposé des plaintes pour non-confraternité contre les médecins signataires de la tribune dans « Le Figaro », non pas parce qu'ils avaient rappelé le consensus autour des médecines non conventionnelles, mais parce qu'ils nous ont traités de charlatans ! Mais nous pratiquons avant tout la médecine, comme eux !

Aucune conciliation n'a abouti devant l'Ordre car les membres du syndicat ne se sont pas présentés en commission. Pourquoi ne pas être venus ?

Parce que les plaintes émanant de syndicats ne peuvent pas être traitées directement par les commissions de conciliation, mais doivent l'être directement par les chambres disciplinaires régionales. Nous l'avons appris après que certaines réunions ont été fixées. Mais c'est pour cela que certaines réunions ont été annulées et que les représentants du syndicat n'ont pas toujours été en mesure de se déplacer. Ceci dit, il n'y a aucune raison de demander la conciliation lorsque la charge est aussi violente contre les homéopathes. Le code de déontologie doit être respecté ! Les attaques sont faciles, surtout sur les réseaux sociaux, mais les médecins n'ont pas le droit de s'attaquer entre confrères.

Vous avez récemment incité les patients à vous soutenir en écrivant des courriers à la ministre de la Santé et aux élus locaux…

Oui, d'ailleurs nous avons beaucoup de soutiens de patients, de témoignages, où ils disent que l'homéopathie leur convient très bien. Il ne faut pas les oublier, car ce sont eux qui sont en première ligne. S'ils veulent se tourner vers une thérapeutique plus douce et avec moins d'effet iatrogène, il faut continuer à la rembourser.

Justement, la ministre de la Santé a réclamé une évaluation à la Haute autorité de santé (HAS) au sujet du déremboursement. Des facultés ont suspendu, voire supprimé leur DU d'homéopathie… Le vent tourne ?

La ministre de la Santé a décidé de lancer cette évaluation, elle fait ce qu'elle veut. Mais cela va être difficile pour la HAS car ses critères d'évaluation des médicaments (conventionnels) sont fondés sur l'appartenance à une classe thérapeutique. Or cela n'est pas applicable aux médicaments homéopathiques, car ils peuvent agir dans plusieurs domaines thérapeutiques différents.

Quant à la suspension de diplômes d'homéopathie, je regrette que certains doyens aient pris ce genre de décisions à la suite d'une publication médiatique. C'est dommage. Le président de la conférence des doyens a été plus avisé, en rappelant qu'il fallait prendre du recul et ne pas se laisser gagner par l'émotion.


Source : lequotidiendumedecin.fr
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