A l’approche des élections présidentielles en octobre prochain, le pouvoir ivoirien veut montrer qu’il agit contre la pauvreté en Côte d’Ivoire et lance une couverture maladie universelle.
Elle doit entrer en fonction en septembre, et prendra en grande partie en charge les consultations médicales et les soins infirmiers, ainsi que certains médicaments, examens et actes hospitaliers. L'assuré, dont la contribution exigée est de 1.000 francs CFA (1,50 euro) par mois - les parents devront payer cette somme pour tout enfant âgé de plus de cinq ans -, ne s'acquittera que de 20 à 30% du coût des prestations.
Le président Alassane Ouattara (photo) est devenu en décembre le premier souscripteur, le gouvernement espère atteindre rapidement « quatre millions » de bénéficiaires, soit 17% de la population. Les fonctionnaires, les travailleurs du privé et les retraités des deux secteurs sont les cibles désignées du système. Et dès 2016, l’Etat prendra en charge les « populations vulnérables » ou « indigents ». Des programmes équivalents ont été récemment instaurés au Mali et au Gabon, sans réussite faute de moyens, tandis qu'au Ghana 30 à 40% de la population est couverte, d'après un expert.
Cette mesure intervient alors que les autorités sont critiquées pour leur répartition trop inégalitaire des fruits de la forte croissance économique. Avant les élections elle intervient donc à point nommé, alors que l’opposition s’est montrée positive sur cette mesure. Le budget CMU pour 2015, est estimé à 20,7 milliards de FCFA (environ 32 millions d'euros). Plusieurs experts interrogés par l'AFP affichent des doutes pour la suite. « Il faudra que le gouvernement mette la main à la poche », remarque l'un d'entre eux, sans quoi la CMU restera une « couverture élitiste » réservée aux personnes capables de payer. De fait, les besoins sont énormes. « Moins de 5% de la population bénéficie de la protection sociale contre le risque maladie », déplorait en janvier le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan, alors que le coût prohibitif des soins constitue un réel « obstacle » à « l'égal accès à la santé ».
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique