Que pensent les syndicats de ce mouvement de grogne ? Soit ils en pensent le plus grand mal, soit ils feignent l’indifférence. C’est un « no comment » pour Claude Leicher. « Nous n’avons pas saisi nos instances sur cette affaire. Le sujet n’a pas été abordé », affirme le président de MG France. Au début du mois, le SML appelait, quant à lui, les autres syndicats à la résistance en proposant un front de refus qui n’a pas obtenu le résultat escompté. « Je n’ai pas eu de réponse officielle mais j’attends pour voir », dit Roger Rua qui a l’intention d’envoyer des « lettres personnalisées » aux présidents de syndicats... représentatifs, of course ! Il refuse en effet catégoriquement de « se positionner par rapport à une coordination ».
L’attitude de la CSMF est plus combative. Ses représentants n’ont visiblement pas l’intention de laisser les médecins en colère marcher sur leurs plates-bandes. Michel Chassang accuse déjà les frondeurs de récupération. « Qui a demandé le C à 25 euros ? Qui a évoqué l’éventualité d’une contestation tarifaire ? » « Que ce soit clair, je ne lance pas de mouvement de contestation tarifaire. Le mouvement de protestation a été initié par d’autres, nous n’avons pas l’habitude de suivre… », dit-il, arguant du fait que « ce n’est pas aux principaux syndicats de s’aligner sur les positions d’organisations non syndicales et non représentatives ». Et de rappeler que la dernière contestation tarifaire des généralistes a eu lieu en 2002… à l’initiative de la CSMF !
De son côté, Luc Duquesnel, de l’Unof, critique ouvertement l’initiative de ses confrères en parlant de « semaine fourre-tout » et d’« illisibilité » au niveau des objectifs poursuivis par le collectif, les « instigateurs », comme il les appelle. « On réunit tous les contre, mais pour quelle politique ?, s’interroge-t-il perplexe. Je ne pense pas que ce mouvement puisse être le porte-drapeau des généralistes de terrain. »
Les syndicats entre doute et perplexité…
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