Les médecins libéraux qui assurent la régulation de la permanence des soins des généralistes en Haute-Garonne, sont en grève illimitée depuis le 1er janvier, pour réclamer une hausse de leurs honoraires et des effectifs.
« Nous avons perdu 10 médecins régulateurs sur le département en 2017 à cause de l'épuisement et du risque médico-légal. La rémunération n'est pas à la hauteur de la mission, elle est de 70 euros bruts de l'heure la nuit alors qu'elle est de 115 euros dans d'autres départements », indique au Généraliste le Dr Philippe Poinot, vice-président de Régu'l 31.
Dans le même temps, les appels « ont explosé », souligne le médecin généraliste. « Le 31 décembre, le Samu 31 a géré 2 500 appels téléphoniques sur 24 h, débouchant sur 1 400 consultations de régulation (par téléphone) », affirme le Dr Poinot.
Jusqu'à une vingtaine de régulations par heure et par médecin
À Toulouse, 82 médecins libéraux assurent, dans le cadre du Samu 31, les gardes les nuits, le week-end et les jours fériés. Entre 20h et 08h du matin, ces permanences sont gérées par deux à sept médecins: « Nous pouvons avoir jusqu'à une vingtaine d'appels par heure, or la qualité de la régulation baisse au-delà de huit appels par heure », affirme encore le praticien.
« Notre activité représente 100 000 dossiers de régulation de médecine générale par an en Haute-Garonne », précise le Dr Poinot au Généraliste. Le Samu ne peut pas se passer de nous.
Une réunion importante devait se tenir ce vendredi après midi entre les médecins grévistes et l'Agence régionale de santé d'Occitanie (ARS). Mais elle n'a permis aucune avancée.
Or, il y a urgence, estime le vice-président de Régu'l 31. « De nombreux régulateurs ont envie de démissionner et je ne sais pas comment nous allons faire tourner notre tableau en février, affirme-t-il. Le système de permanence des soins est fragile et il risque d'imploser. »
Cette grève illimitée n'a pour l’instant pas d’impact sur la régulation, les médecins régulateurs ayant été réquisitionnés par l'ARS.
CH.G. avec AFP
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