La présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée s’en est pris aux médecins frondeurs, mardi 31 mars, alors qu’elle défendait la généralisation du tiers payant pendant la présentation du projet de loi de santé au Palais Bourbon.
« Permettez-moi de rappeler ce qu’est la rémunération des médecins, au moment où certains, arbitrairement, font passer le prix de leur consultation de 23 à 25 euros », lance Catherine Lemorton qui fait référence à l’appel de MG France auprès des généralistes libéraux d’augmenter unilatéralement leur tarif malgré les menaces de la CNAM.
La pharmacienne de formation a fait ses calculs : le tarif de consultation est actuellement « plus proche de 31,50 euros que de 23 euros » si l’on tient compte de la diversification de la rémunération des généralistes. Outre le paiement de l’acte (23 euros), les omnipraticiens bénéficient de la ROSP, le forfait médecin traitant (1,50 euro*), celui pour les patients en ALD (0,80 euro*), celui de la prise en charge des plus de 80 ans (0,60 euro*) et diverses majorations (0,40 euro*).
Stigmatisation ?
« ll faut également compter les exonérations de cotisations sociales, à savoir les cotisations assurance-maladie, les cotisations familiales et les deux tiers des cotisations à l’assurance vieillesse prises en charges par la solidarité nationale, soit environ 3,60 euros dans le prix global d’une consultation », ajoute Catherine Lemorton qui se défend de vouloir stigmatiser les médecins.
Il s’agit, dit-elle, « simplement [de] donner des éléments factuels afin que nous puissions, dans cet Hémicycle, débattre sur la base des mêmes connaissances. »
Ce n’est pas la première fois que les médecins sont pris à parti sur leur rémunération. En novembre 2014, la ministre de la Santé, Marisol Touraine avait déjà évalué qu’une consultation leur rapportait 31,40 euros. Une manière de couper court aux demandes de revalorisation de la profession.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique