Il y a quelques jours de cela, dans les colonnes du Quotidien du Médecin, nous sommes informés de la situation difficile d’un petit village de l’Hérault : Olonzac. Le premier magistrat de la ville monte au créneau pour dénoncer une situation difficile pour l’avenir de ce petit bourg de moins de 2 000 habitants. Le cabinet médical de la commune va perdre un de ses 2 médecins pour une raison justifiée : il part à la retraite.
Nous pouvons tout à fait comprendre ce mouvement de colère du maire d’Olonzac qui a peur pour la santé de ses concitoyens ; cela est d’autant plus difficile pour ce dernier que les élections se rapprochent à grand pas. Cependant, force est de constater que ce petit bourg adossé à la montagne noire est quelque peu éloigné de tout centre urbain.
Conscient de cette situation pas nécessairement attractive, l’édile propose plusieurs solutions : l’obligation pour les jeunes d’installation dans cette zone sous-dotée et la possibilité de salarier le médecin (mais cette solution il la prendra qu’en dernier ressort).
Une nouvelle fois, nous devons nous poser plusieurs questions. Existe-il réellement un désert médical dans ce secteur ? Souvent les maires prennent des décisions très personnelles pour asseoir leur pouvoir ; décisions qui ne tiennent pas nécessairement compte des réalités du terrain. Pourquoi le ou les médecins concernés par cette « perte sèche » ne se sont-ils pas manifestés ?
Toujours est-il que les vœux de ce maire, aussi honorables soient-ils, ne doivent pas lui et nous faire oublier qu’en France nous assistons à un réel problème sanitaire. Partout, les médecins sont devenus des denrées rares, et nous ne pouvons que fustiger les pouvoirs publics responsables en grande partie de cette situation.
Aussi, même en obligeant les jeunes à venir dans des zones déficitaires, il est impossible de pourvoir tous les postes vacants dans les zones sous-dotées. Imaginez, dans nos hôpitaux publics, certains services d’urgences sont obligés de demander aux généralistes libéraux d’intervenir car il existe une énorme pénurie au sein de ces structures.
Aussi, avant de médiatiser cette situation de désarroi d’un maire d’une petite commune, ne serait-il pas préférable de constituer avec les ARS une commission permettant d’évaluer l’adéquation entre l’offre et la demande ? En effet, il arrive souvent que les initiatives personnelles de ces édiles aboutissent à des erreurs coûteuses pour le contribuable, et des situations tout aussi difficiles sur un plan psychologique pour les praticiens impliqués dans ces installations dirigées.
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