« C’était plus que glacial, ça s’est très mal passé… ». Le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, est sorti très mécontent de son entretien avec Roselyne Bachelot et ses conseillers.
La ministre de la Santé reçoit en effet cette semaine séparément les syndicats médicaux pour tenter de clarifier sa politique et ses intentions en matière d’accès aux soins et de démographie et faire le point sur les négociations conventionnelles (le SML était consulté hier soir, la FMF et MG-France aujourd’hui). Un tour d’horizon qui intervient à moins de deux semaines du début de l’examen parlementaire du projet de loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires.
Mais entre Roselyne Bachelot et la CSMF, le courant, sur mode alternatif ces derniers mois, n’est pas passé. C’est même désormais le dialogue de sourds. « Ambiance délétère, incompréhension totale et attitude de mépris à l’égard des médecins libéraux » juge carrément le Dr Chassang. Selon ce responsable, la ministre de la Santé « a réitéré son exigence que soit réglé le problème de la démographie pour boucler un accord conventionnel prévoyant des revalorisations et le C à 23 euros ». Roselyne Bachelot aurait surtout « persisté à vouloir imposer une taxe » aux médecins des zones surdenses qui refusent de signer un contrat les engageant à consulter ponctuellement dans une zone sous-médicalisée. « Elle menace de laisser légiférer en ce sens, ajoute le Dr Chassang. Pour nous, il est hors de question d’accepter une mesure injuste, inefficace et juridiquement contestable ». Pour la Confédération, le gouvernement fait preuve d’ « acharnement » dans sa stratégie « anti-conventionnelle et anti-médecins libéraux ».
MG-France veut parler des moyens.
MG-France est dans un tout autre état d’esprit. Reçu ce matin au ministère, le Dr Martial Olivier-Khret, président du syndicat de généralistes, favorable au projet de loi HPST, veut croire que Roselyne Bachelot abordera enfin « la question des moyens pour la médecine générale ». « Ce point n’a jamais été à l’ordre du jour des discussions conventionnelles, souligne-t-il. Maisnous avons aujourd’hui un nouvel interlocuteur, j’attends des réponses et un déclic ». Même analyse sur les mesures destinées à combattre la désertification. « Comment imaginer qu’un contrat santé solidarité puisse être instauré sans investissement sur les maisons de santé pluridisciplinaires, la PDS, la régulation libérale ? Mais si on met des moyens nécessaires, nous sommes prêts à négocier nuit et jour... ».
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