En Bretagne, Benoît Hamon au chevet de praticiens et soignants surmenés

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Publié le 01/03/2017
Hamon et Jean-Louis Even

Hamon et Jean-Louis Even
Crédit photo : AFP

Benoît Hamon, candidat socialiste à l’élection présidentielle, a affiché ce mercredi sa volonté de réduire les inégalités en matière d’accès aux soins et de renforcer le service public, à la faveur d'un déplacement en Bretagne avec Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts).

Au cours de cette journée marathon, Benoît Hamon a d'abord rencontré des praticiens et soignants du cabinet médical « Les Sorbiers », mis en place par la municipalité de La Roche-Derrien (Côtes-d’Armor). Il s'est ensuite rendu au sein de l’établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) communal. À chaque fois, le candidat PS a plaidé en faveur de « garanties collectives de service public » dont l'accès à un médecin à moins de 30 minutes. « Je veux des services publics forts, modernes et bienveillants qui protègent tous les citoyens », a-t-il ajouté. 

14 heures de travail par jour

Devant le cabinet médical, les médecins, blouse blanche et stéthoscope autour du cou, ont accueilli le candidat socialiste sous une pluie battante. Interrogés sur les délais de rendez-vous, les conditions de travail et la situation médicale de la commune, ils n'ont pas caché leurs inquiétudes pour l'avenir. À La Roche-Derrien, zone fragile, deux généralistes exercent entre 12 et 14 heures par jour depuis le départ d’un confrère non remplacé. Ils estiment que deux à trois médecins supplémentaires sont indispensables pour assurer la prise en charge des patients de la commune (plus de 1 000 habitants) ainsi que des villes voisines.

Le cabinet propose des consultations sans rendez-vous « mais un délai de quatre heures » est à prévoir, a expliqué Benoît Hamon après la visite du cabinet (non ouverte à la presse). Le délai d’attente pour un rendez-vous atteint 9 à 10 jours. « Le maire fait face à une pénurie de médecins, des mesures d’aide à l’installation existent déjà mais il peut y avoir d’autres mécanismes, a suggéré le vainqueur de la primaire à gauche. À la faculté de médecine de Brest, 80 % des étudiants sont des femmes. Il faut tenir compte des besoins de la population. Elles souhaitent concilier vie professionnelle et vie privée », a-t-il résumé, sans davantage de détails.

Sur Twitter, le candidat a salué l'action de la commune et des médecins pour préserver le service public de la santé, jugé « essentiel »

 

Limiter le conventionnement

La Roche-Derrien avait fait le buzz en avril 2016 après un gros coup de com' lorsqu'elle avait fait croire au recrutement… d’un druide pour épauler les généralistes. La commune avait reçu plusieurs candidatures dans la foulée, mais un an après, aucune installation n'a abouti ! « Dès qu'un médecin part, la qualité de vie change et il y a un effet domino sur le service public », relève Benoît Hamon. « Les moyens doivent être mis sur la table pour les déserts médicaux. La question du déconventionnement en zone surdotée est également posée », relève-t-il. Depuis le début de sa campagne, le candidat s'est positionné pour le conventionnement sélectif des médecins en zone surdotées. 

Interrogé en soirée sur sa méthode pour combattre la désertification médicale, Benoît Hamon a envisagé la création d'une mission nationale, dotée d'un financement ad'hoc.

 

Le déplacement s’est poursuivi avec la visite de l’EHPAD, en compagnie du maire, Jean-Louis Even (DVG). Deux aides-soignantes et une infirmière ont alerté le candidat PS sur la dégradation de leurs conditions de travail. « J’ai réalisé 11 toilettes ce matin auprès des résidents, d’environ 10 minutes, il en faudrait au moins 20 », expliquent Véronique et Morgane, aides-soignantes. « Tout le personnel soignant est à temps partiel, certains souhaiteraient être à temps plein. Il faudrait deux personnes supplémentaires. La population est vieillissante, les résidents sont plus dépendants et il faut aussi gérer la fin de vie », confie Véronique.

Avant son meeting à Brest, ce soir, le candidat PS devait visiter l'entreprise Hemarina à Morlaix, spécialisée dans les biotechnologies.

De notre envoyée spéciale Sophie Martos

Source : lequotidiendumedecin.fr