L'Union syndicale Avenir Spé-Le Bloc aurait souhaité une conjoncture plus favorable pour sa première négociation en tant que leader chez les spécialistes libéraux. Las, entre une enveloppe pour les soins de ville en hausse de 2,9 % pour la médecine de ville et une inflation galopante, « ça commence mal », confie le Dr Philippe Cuq, coprésident du Bloc. « Je ne vois pas comment on peut atterrir du point de vue financier, on va gérer une récession », abonde le Dr Patrick Gasser, président d'Avenir Spé, évoquant les « mauvais signaux » du budget de la Sécu.
Deux ans après sa scission de la CSMF, le Dr Gasser se dit « prêt à co-construire ». Il proposera un « plan pluriannuel » pour la médecine libérale, avec des « clauses de revoyure », y compris pour rediscuter de l'inflation. Il réclame des « moyens » pour construire les équipes de soins spécialisés (ESS), valoriser le travail aidé et le développement de cabinets secondaires. Mais surtout, le gastro-entérologue de Nantes souhaite une « équité des financements » entre médecine générale et spécialisée, une condition « fondamentale » qui pourrait se transformer en casus belli.
Signataire de la convention de 2016, son homologue du Bloc a déjà défini « quelques lignes rouges » qui concernent les spécialistes sur plateaux techniques lourds. « Sur la problématique du secteur II, il faudra que les conditions d'accès, et notamment les titres, soient bien précisées. Quant à l'Optam [option de modération tarifaire], nous voulons voir quelles sont les pistes envisagées par la Cnam avant toute refonte », indique le Dr Philippe Cuq. Plutôt « agacé » par la situation actuelle difficile, le chirurgien espère une négociation « la plus courte possible ». « Les médecins libéraux ont tout sauf du temps à perdre », prévient le coprésident du Bloc.
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