Une étude qualitative a été menée auprès de 15 transgenres hommes vers femmes (MtF) recrutées via un médecin généraliste (MG) exerçant à Paris dans le XVIIIe arrondissement et par des associations, pour comprendre les freins à la pratique sportive chez eux. Une activité d’autant plus indispensable que ces personnes sont fréquemment à très haut risque cardiovasculaire, en raison des traitements hormomaux et/ou du VIH.
Leur âge moyen est de 54 ans, 12 sont célibataires, 3 en couple – 9 européens, 5 latino-américains, 1 américain. La moitié a été opérée. Quasi un sur deux est séropositif (7 VIH+). « Les entretiens mettent en évidence trois catégories d’obstacles au sport : l’image de soi, le regard des autres et la société », résume Julie Gilles de la Londe (Paris).
« De multiples phénomènes associés alimentent l’altération de l’image de soi : la précarité ; la labilité émotionnelle liée à la prise d’hormones ; les effets secondaires des chirurgies, en particulier des injections de silicone non seulement dans les seins mais dans les fesses où elles fondent et peuvent glisser jusqu’aux chevilles. D’où le besoin de cacher ce corps. Sans compter la peur de se muscler », explique-t-elle.
« Le second obstacle c’est le regard des autres. Celui des femmes, effet miroir, et plus globalement le regard des autres avec le problème central du"passing" (faire illusion sur son identité sexuelle), souligne Julie Gilles. Même quand un trans "passe" à 80 %, il reste en effet 20 % d’échecs. Or ils sont très douloureux. Dernier souci, la société. En absence de changement d’identité officielle, l’accès aux équipes sportives féminines est impossible ».
« Parler de sport est une bonne occasion d’aborder tout le reste dans une approche holistique », ajoute-t-elle. Mais, en pratique, quelles solutions pour les aider à bouger ? « Une pratique en groupe, sous l’œil d’un coach bienveillant et connaissant leur problématique est une bonne approche ».
D’après une communication de Julie Gilles de la Londe (Paris). Les obstacles à la pratique d’une activité physique chez les personnes transgenres MTF.
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