Dans le cadre des négociations conventionnelles, l'assurance-maladie a consacré un temps spécifique aux médecins à exercice particulier (MEP), praticiens ayant acquis une compétence supplémentaire à leur diplôme initial.
Dans un document de travail, la CNAM a présenté une photographie des 6 771 médecins à expertise particulière identifiés en 2015, dont 4 508 exerçant en secteur I (65 %). Ces différents types d'expertise peuvent correspondre à une pratique totalement différente de la médecine de premier recours, comme la médecine vasculaire (devenue une spécialité à part entière) ou être exercées simultanément au premier recours de façon plus ou moins exclusive. C'est le cas de l'homéopathie ou de l'acupuncture. Enfin, certaines expertises sont totalement hors du champ de l'assurance-maladie, et leur activité n'a pas pu être identifiée, comme la mésothérapie ou l'ostéopathie.
Le boom des thermalistes
Certaines expertises particulières sont aussi plus développées que d'autres. Ainsi en 2014, les médecins vasculaires représentaient 23 % des MEP, les homéopathes 20 % et les acupuncteurs 19 %. À l’inverse, les phoniatres sont les moins nombreux (seuls 16 MEP en 2014).
Les honoraires par tête des MEP (tous secteurs) étaient estimés en moyenne à 151 300 euros l'an dernier. Même si leur chiffre d'affaires a progressé de 2,9 % par an entre 2010 et 2015, il demeure légèrement inférieur à celui des généralistes (153 700 euros). Les MEP qui ont vu leurs recettes le plus augmenter par an sont les thermalistes (+ 8,5 %), profitant du boom des cures. Ceux qui ont les honoraires les plus élevés sont les échographistes, qui ont déclaré 203 000 euros en 2014.
Une grande variété d'actes
Les données de la CNAM permettent d'appréhender un peu mieux le poids du secteur. En 2014, 905 millions d'euros d'honoraires remboursables ont été réalisés par les 7 000 médecins à expertise particulière recensés sur un total de 20,5 milliards d'euros réalisés par l'ensemble des médecins libéraux. Sur ces 905 millions, 445 millions concernent les actes cliniques, 346 millions les actes techniques et 114 millions portent sur les forfaits et autres actes. Sur 18 millions d'actes cliniques, les MEP réalisent 88 % de consultations et 12 % de visites. L'assurance-maladie observe que leur pratique est très variée : les médecins qui réalisent le plus d'actes cliniques sont les médecins du diabète et de la nutrition (91 %) et les homéopathes (83 %), tandis que les échographistes et les médecins vasculaires réalisent respectivement 97 % et 89 % d'actes techniques.
Les MEP sont moins choisis comme médecin traitant que les généralistes exclusifs. Selon l'assurance-maladie, ils comptent en moyenne 320 patients les ayant désignés médecin traitant contre 864 pour un généraliste. Mais ce chiffre est très variable selon les exercices : en médecine physique, il s'élève à 823 patients « médecin traitant » par praticien, il atteint 798 pour les gériatres et 546 pour les homéopathes. En revanche, un allergologue n'aura que 128 patients les ayant désignés médecin traitant et un médecin vasculaire, 31.
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