LA PREMIÈRE édition de la semaine de la sécurité des patients, qui se déroule cette semaine sur le thème « Engageons-nous pour des soins plus sûrs », doit inciter à ce que la sécurité des soins soit « un élément clé » d’une culture partagée entre tous, professionnels de santé et patients. Elle doit également contribuer à renforcer la transparence et le retour sur expérience.
Voilà une initiative qui va dans le sens des recommandations du rapport que le Haut conseil de la Santé publique (HCSP) rend public sur la sécurité des patients. Il faut une politique de sécurité « globale » clairement affichée : le HCSP préconise même qu’un texte fondateur soit proposé au Parlement. Cette loi définirait notamment le pilotage national, complétant la loi Hôpital Patient Santé Territoire. Car si des progrès sont constatés pour certains risques infectieux liés aux soins, les études épidémiologiques menées depuis une décennie sur l’ensemble des événements indésirables associés aux soins (EIAS) et sur certains risques médicamenteux comme les anticoagulants ont montré que la situation d’ensemble ne s’améliore pas, malgré les efforts qui ont été essentiellement mis en place dans les établissements de santé.
Au lieu de privilégier des politiques sectorielles (sang, infections nosocomiales, médicalement), le HCSP estime nécessaire d’agir sur l’organisation des soins dans son ensemble, « considérant que la sécurité du patient est étroitement dépendante de la bonne prise en charge ». Cette culture de sécurité, qui doit toucher y compris le secteur médicosocial, devrait confirmer la place du pilotage des Agences régionales de santé tout en renforçant les réponses locales des professionnels et structures de soins, « selon un principe de subsidiarité ».
Valoriser la coordination.
Il est vrai que la dispersion des soins, constitués d’épisodes successifs, rend difficile le repérage des EIAS et leur prévention. « La réforme du financement de l’activité médicale (notamment le principe de rémunération forfaitaire en complément du paiement à l’acte) pourrait mieux valoriser l’activité de coordination des trajectoires de prise en charge », répond le rapport. De même que le dossier médical doit fournir les informations nécessaires à la prévention des EIAS.
Par ailleurs, une place plus importante devrait être reconnue aux patients, en particulier par l’éducation thérapeutique, et aux usagers. Insuffisamment informés sur la sécurité du système de santé, les patients sont de plus en plus méfiants. Selon un sondage réalisé en 2011 par le Collectif Interassociatif sur la santé (CISS), le pourcentage de Français satisfaits de l’information sur leur état de santé délivrée par leur médecin est passé de 89 % (en 2010) à 84 %. Enfin, la formation des soignants et la recherche sur les mécanismes de la sécurité des soins, « peu développée en comparaison des pays voisins », doivent être « fortement » développées.
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique