Service médical rendu des cures

Le thermalisme veut faire taire les sceptiques

Publié le 21/11/2012
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L’ASSOCIATION française pour la recherche thermale (AFRETH) veut tordre le cou aux idées reçues. Cet organisme, qui fédère la quasi-totalité des 89 stations et 103 établissements thermaux du pays ainsi que les élus des communes thermales, a présenté cette médecine alternative à la médication, chiffres à l’appui. Quelque 500 000 patients ont recours chaque année à la médecine thermale, le plus souvent prescrite sous forme de cure de trois semaines dans la prise en charge des maladies chroniques, en accompagnement d’un traitement classique ou en prévention de complications.

Pour les défenseurs du thermalisme, pratiqué par 600 médecins généralistes libéraux diplômés en capacité thermale, l’implication de l’assurance-maladie dans le remboursement des soins est une preuve majeure de sérieux.

1 566 euros la cure.

La médecine thermale représente 0,14 % des dépenses de la Sécu, soit 120 euros en moyenne par an et par curiste, observe l’AFRETH. Dans le cadre d’une cure thermale, dont le coût moyen s’élève à 1 566 euros, les soins thermaux sont remboursés à hauteur de 65 % par les caisses et les soins médicaux à 70 % (le C thermal est à 80 euros). Toutefois 73 % de la note restent à la charge du patient. En cause : le coût de l’hébergement (800 euros) et du transport (120 euros). Avec une complémentaire santé, le reste à charge tombe à 62 % du coût total et à 42 % en cas d’affection longue durée (ALD). Même remboursé, le thermalisme n’est donc pas à la portée de toutes les bourses.

Pour faire taire les « thermo-sceptiques », l’AFRETH mise sur les vertus médicales du thermalisme. Depuis 2003, l’obligation de service médical rendu (SMR) est inscrite dans la convention. « Clairement, nous revendiquons notre existence et notre légitimité à travers ce SMR », indique le Pr Christian-François Roques, président du conseil scientifique de l’AFRETH. Le traitement de l’arthrose du genou représente 40 % de l’activité thermale, « soit 200 000 patients à qui nous apportons un service médical rendu qui ne se discute pas », argumente Claude-Eugène Bouvier, représentant des établissements thermaux. Et dans le cadre de l’éducation thérapeutique du patient (ETP), le thermalisme prévient aussi la formation de thrombose veineuse profonde et le risque d’embolie pulmonaire, troisième cause de mortalité en France,« pathologies coûteuses pour la Sécu », souligne l’AFRETH.

 ANNE BAYLE-INIGUEZ

Source : Le Quotidien du Médecin: 9193