La formation continue cherche son modèle économique

Les forfaits DPC pourront être ajustés à la baisse

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Publié le 17/10/2016
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

L'agence nationale du développement professionnel continu (DPC) planche sur de nouvelles pistes afin de garantir la soutenabilité financière du dispositif d'amélioration des pratiques.

Et pour cause : depuis deux ans, le budget alloué au DPC des médecins s'avère insuffisant pour satisfaire les demandes de formation. L'ANDPC a ainsi annoncé mi-août avoir épuisé l'enveloppe de 93,3 millions d'euros réservée aux praticiens libéraux pour 2016. Elle cherche dorénavant à dégager de nouvelles marges pour inverser la tendance. Sa directrice, Michèle Lenoir-Salfati, a annoncé avoir engagé avec les professionnels un travail de fond autour des forfaits de prise en charge du DPC « pour répondre au mieux à la forte dynamique d'inscriptions ».

L'ANDPC souhaite réviser d'ici à la fin de l'année le montant du forfait de chaque profession pour 2017 afin de l'ajuster davantage au coût des actions suivies. « Plus le forfait est cher, plus l'enveloppe globale s'épuise vite. Si on révise le forfait et l'offre, on a une chance d'optimiser la prise en charge du DPC », explique Michèle Lenoir-Salfati.

Le forfait actuel est de 3 700 euros par an par médecin libéral. Il permet à la fois d'indemniser le praticien pour perte de revenus et de régler l'organisme de formation. Déjà, l'agence a revu à la baisse la part consacrée aux associations qui font des formations à distance (e-learning). La possibilité de transférer le reliquat non consommé d'une profession au budget d'une autre est également à l'étude.

Plusieurs autres ajustements devraient permettre de réviser le financement du DPC, comme le passage à une obligation triennale (et non plus annuelle) ou l'adoption de nouvelles orientations nationales pour prendre en charge des actions prioritaires.

En attendant, l'ANDPC a créé une liste d'attente pour permettre aux praticiens qui n'auraient pas déjà bénéficié d'un financement en 2016, de profiter de la défection d'un confrère inscrit pour suivre une action rémunérée. « Au moins 800 professionnels de santé inscrits sur liste d'attente auront accès à un DPC indemnisé, et ce n'est pas fini », a assuré Michèle Lenoir-Salfati.

Christophe Gattuso

Source : Le Quotidien du médecin: 9526