La menace a été plus forte que l'exécution.
Les étudiants (ANEMF), internes (ISNI, ISNAR-IMG), chefs de clinique (ISNCCA) et jeunes médecins (SNJMG, ReAGJIR) n'entreront finalement pas en grève. Les syndicats ont annoncé la levée de leur préavis de grève commun déposé le 27 octobre pour dénoncer l'amendement du budget de la Sécu adopté en commission relatif au conventionnement sélectif des médecins libéraux dans les zones surdotées.
Les jeunes ont salué la décision des parlementaires de finalement rejeter cette disposition et annoncé leur volonté de poursuivre le dialogue sur les évolutions à apporter sur la formation et la démographie médicale.
« Une mobilisation réussie pour les structures jeunes ! (...) L'Assemblée nationale a entendu la voix des jeunes », a tweeté Antoine Oudin, le président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), quelques minutes après l'annonce du vote.
« Nous allons retirer notre préavis mais nous resterons attentifs aux propositions de la campagne politique qui s'annonce », ajoute le Dr Émilie Frelat, présidente du Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG). Une information également confirmée au « Quotidien » par le Dr Étienne Pot, vice-président de l'ISNCCA et Baptiste Boukebous, chef de file des internes (ISNI).
Les internes en médecine générale (ISNAR-IMG) sont également satisfaits. « Nous nous félicitions du retrait de l'amendement ! Nous voyons cela comme une ouverture au dialogue », indique Camille Tricart, la présidente.
Toutefois, les syndicats regrettent que ce sujet « important » n'ait été discuté qu'en présence d'une poignée de parlementaires vers 1 heure du matin. « La problématique de la démographie médicale ne doit pas être bâclée en séance. C'est un problème auquel il faut s'attaquer de manière intelligente », précise l'ANEMF.
Place aux propositions concrètes sur la démographie
L'ensemble des structures avait été reçu par plusieurs députés PS le 25 octobre juste quelques heures avant l'examen en première lecture du PLFSS 2017 à l'Assemblée nationale. Une rencontre qu'ils avaient jugée productive et constructive. « Les députés ont saisi le problème de la démographie médicale », souligne William Gens, en charge des perspectives professionnelles à l'ANEMF. « Le travail avec les autres structures de jeunes va se poursuivre, le dialogue est établi cela nous permettra de travailler sur des nouvelles propositions. Nous resterons unis », poursuit-il.
Selon Ivan Kombou, vice-président du SNJMG, l'accent doit être mis sur la formation pour rendre le libéral attractif comme « proposer des stages dès la 2e année en ambulatoire ou valoriser les maîtres de stage au lieu de poser des amendements coercitifs en cette année de campagne électorale où tout est bon à promettre », détaille-t-il.
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