C’EST UNE AFFAIRE entendue, les syndicalistes ne feront pas partie du comité d’experts mis en place par le président du CNOM, Michel Legmann, dans le cadre de la mission sur la refonte de l’exercice libéral qui lui a été confiée par le président de la République (« le Quotidien » d’hier). Il n’empêche, quand on demande à ces mêmes syndicalistes quelle mesure leur semblerait la plus importante et la plus urgente à mettre en uvre dans le cadre de cette mission, les réponses fusent.
Pour le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, manifestement très agacé par « toutes les couleuvres que le gouvernement veut nous faire avaler », c’est tout simple, « il faut laisser les médecins libéraux en paix et revenir à l’esprit libéral ». Dans l’esprit de Michel Chassang, cela veut dire « cesser les tracasseries des caisses, arrêter de charger la barque en ajoutant des contraintes aux contraintes, bref, respecter les médecins libéraux ».
À MG-France, le Dr Claude Leicher est moins spontané mais plus analytique. Pour lui, « il faut réfléchir au statut libéral du médecin, et passer d’une logique individuelle à une logique collective ». Le président de MG-France prend exemple sur le tout récent rapport sur la contraception et l’IVG en France : « Après lecture, la ministre de la Santé propose de renforcer le rôle des centres de planification et d’éducation familiale. C’est très bien, mais ces centres sont loin de toucher l’ensemble de la population. Il aurait mieux valu renforcer le rôle de la médecine libérale dans la contraception, pour toucher tout le monde. Le côté libéral de notre activité devrait être aménagé pour prendre en compte ces missions de santé publique. »
À la FMF, le Dr Jean-Claude Régi répond par des questions : « Pourquoi y a-t-il une telle désaffection pour la médecine libérale ? Pourquoi les jeunes préfèrent-ils l’exercice salarié ? Que faut-il faire, en dehors des mesures coercitives, pour redonner aux jeunes générations le goût de la médecine libérale ? Quand on aura répondu à ces questions, on aura résolu le problème. » Jean-Claude Régi prend l’exemple de la déclaration obligatoire d’absence, disposition prévue par la loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) : « C’est très exactement ce qu’il ne faut plus jamais faire, qu’on arrête de nous casser les pieds. » Enfin, du côté du SML, le Dr Christian Jeambrun s’avoue dans l’incapacité de répondre : « Il n’existe aucune mesure capable à elle seule de résoudre l’ensemble des problèmes de la médecine libérale », répond-il un brin énervé par une question qu’il juge saugrenue.
Jusqu’à quatre fois plus d’antibiotiques prescrits quand le patient est demandeur
Face au casse-tête des déplacements, les médecins franciliens s’adaptent
« Des endroits où on n’intervient plus » : l’alerte de SOS Médecins à la veille de la mobilisation contre les violences
Renoncement aux soins : une femme sur deux sacrifie son suivi gynécologique