Simples péripéties ou signes avant-coureurs de bouleversements à venir ? Cette semaine, deux initiatives sont venues chambouler un peu plus la donne dans un paysage ambulatoire de plus en plus marqué par l’avancée inexorable du désert médical. La première serait sans doute à classer au rang des gesticulations sans lendemain, si son auteur n’était pas un des ténors du parti LR, bras droit de son nouvel homme fort, Laurent Wauquiez. Guillaume Peltier -puisque c’est de lui qu’il s’agit- réclame rien moins qu’une contrainte en début d’installation pour les jeunes médecins. Certes, cet élu du Loir-et-Cher est loin d’avoir converti toute sa famille politique aux vertus du conventionnement sélectif. Mais il y travaille et ne s’en cache pas. Agnès Buzyn n’avait donc pas tort lorsqu’elle s’ouvrait début janvier au Quotidien de ses craintes de voir les adversaires de la liberté d’installation progresser çà et là, au point de gagner désormais la totalité des groupes politiques…
L’autre offensive anti-déserts est venue du gouvernement lui-même, sous la forme d’une ordonnance ouvrant les portes des centres de santé à de nouveaux investisseurs. Au point d’inquiéter les médecins salariés de ces structures, qui voient dans ces nouvelles dispositions un véritable cheval de Troie laissant champ libre et coudées franches à des intérêts financiers, cliniques privées en tête. Vu la rentabilité toute relative de ces structures, il n’est pas dit que ce soit tout de suite la ruée… Mais c’est à l’évidence un coin d’enfoncé dans la culture d’origine du secteur, marqué par une inclination sociale et un militantisme de gauche.
Un peu moins de libéralisme dans la médecine de ville… Un peu plus de capitalisme dans les anciens dispensaires… En ce début 2018, les repères seraient-ils en train, imperceptiblement, de changer ?
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