Selfies à l’hôpital : l’AP-HP n’interdit pas mais met en garde soignants et patients

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Publié le 06/05/2017
selfie au bloc

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Crédit photo : DR

Le selfie bientôt banni des hôpitaux italiens ? Fin mars, la ministre de la Santé italienne en personne demandait aux médecins et aux infirmiers de mettre fin à cette pratique susceptible de porter atteinte à la dignité des patients et au respect de leur liberté individuelle. Depuis des mois, les soignants avaient pris la (mauvaise) habitude de se photographier auprès de leurs patients, parfois depuis le bloc opératoire, avant de diffuser les clichés sur les réseaux sociaux.

L'hôpital français n’a pas échappé à ce phénomène du selfie et à l'omniprésence des « photophones ». « Nous avons rencontré ce type de situations dans nos établissements », reconnaît un porte-parole de l’AP-HP, en mentionnant des cas de « personnels se photographiant entre eux ou photographiant des patients ».

Ces affaires dépassent parfois le cadre médical puisque des agents de l’AP-HP ont été filmés lors de réunions professionnelles sans leur accord préalable, confie l’Assistance publique.

Les personnels informés mi-mai

Aucun cas précis n’aurait été relevé récemment, mais la direction des affaires juridiques de l’AP-HP a pris les devants en modifiant le règlement intérieur de l’institution. Ces modifications, approuvées par la commission médicale d’établissement, sont entrées en vigueur le 29 mars dernier. L’ensemble du personnel (près de 100 000 personnes) en sera directement informé mi-mai.

Pour lutter contre les dérives, l’AP-HP n’a pas opté pour l’interdiction pure et simple des photographies, disposition discutable d'un point de vue légal et qu’il serait bien difficile de faire appliquer. Le nouveau règlement intérieur rappelle chacun à ses responsabilités en matière de respect de la vie privée et met en garde soignants et patients sur leurs pratiques au sein des établissements.

Le nouvel article 151bis précise que « les personnels, patients, visiteurs et autres tiers […] ne peuvent se livrer, dès lors qu’elle permet l’identification de personnes, à la captation d’attributs de leur personnalité, et notamment de leur image ou leur voix, sans l’autorisation expresse des intéressés ou celle de leur représentant légal ».

Rien que les médecins qui ont prêté serment ne sachent déjà : « Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés », énonce le serment d’Hippocrate.


Source : lequotidiendumedecin.fr