* Romain Gary (1914-1980), l’unique romancier à avoir reçu le prix Goncourt à deux reprises (sous ce nom qu’il avait choisi après s’être fait naturaliser et sous le pseudonyme d’Émile Ajar pour « la Vie devant soi » en 1975), a été l’homme de multiples vies. Dans « Monsieur Romain Gary. Consul général de France » Kerwin Spire revient sur les quatre années, sur ses quinze ans de carrière diplomatique, où il a exercé cette fonction à Los Angeles. Années marquées par « les Racines du ciel », prix Goncourt 1956, et « la Promesse de l’aube », récit autobiographique et d’hommage à sa mère, en 1960. Une histoire hollywoodienne essentielle, où souffle un vent de liberté, et qui a permis de mettre l’écrivain devant le Compagnon de la Libération et le diplomate (Gallimard, 321 p., 20 €).
* L’écrivain et scénariste Jorge Semprun, issu de la grande bourgeoisie madrilène, pétri de littérature et de philosophie, plutôt secret, et le chanteur Ivo Livi, dit Yves Montand, fils d’immigré italien, autodidacte, plutôt extraverti, avaient en commun d’avoir été des hommes engagés (résistant, Jorge Semprun a été déporté puis a vécu dix ans comme dirigeant communiste clandestin dans l’Espagne franquiste). Ils se sont rencontrés au début des années 1960, dans la désillusion d’un idéal perdu. En retraçant, réalité et fiction confondues, les destins croisés de « Ivo & Jorge », l’historien et réalisateur Patrick Rotman invite à une traversée du XXe siècle, des années 1930 à la perestroïka, où l’on côtoie pléthore d’autres monstres sacrés (Grasset, 368 p., 20,90 €).
* Ni roman, ni livre d’histoire, ni guide touristique, « Nice-Ville » est l’occasion d’entrer dans l’intimité du journaliste et écrivain Patrick Besson, auteur de plus de 80 ouvrages, dont « Dara », Grand Prix du Roman de l’Académie française, et « les Braban », prix Renaudot. De commande au départ, l’ouvrage est devenu un livre d’amour, qui raconte une histoire durant depuis trente ans. Pour transmettre ses multiples émotions Patrick Besson – qui n’a jamais habité la capitale azuréenne – a joué de nouvelles formes d'écriture, en multipliant notamment les petits paragraphes (Flammarion, 184 p., 19 €).
* Jane Fonda est une icône du cinéma, avec deux Oscars de la meilleure actrice, elle est aussi une citoyenne engagée, contre la guerre du Vietnam et celle d’Irak et pour les droits des femmes. Arrêtée plusieurs fois pour avoir organisé des manifestations pour le climat devant le Capitole, elle poursuit son combat pacifique dans un livre enrichi de nombreuses photographies en couleurs, « Que faire ? ». Elle y conjugue son parcours de militante avec des propos d’éminents climatologues et responsables d’ONG Entre anecdotes et clés pour passer à l’action (Albin Michel, 344 p., 21,90 €).
* Dans « Céleste et Marcel », Jocelyne Sauvard raconte la vie de Marcel Proust de mars 1918 à sa mort en novembre 1922, à 52 ans, à travers sa relation fusionnelle avec sa gouvernante Céleste Albaret, une paysanne qui n’avait pas fréquenté l’école. Dévouée à cet homme de vingt ans plus âgé, elle l’a accompagné dans les affres de l’écriture, a reçu ses confidences sur un Tout-Paris qu’elle n’a jamais fréquenté et lui a accordé une attention quasi-maternelle (Le Rocher, 331 p., 19,90 €).
* C'est sous la forme d’un journal fictif, « Dora Maar et le minotaure », que la grande écrivaine croate Slavenka Drakulic revient sur les relations destructrices qu’entretint Pablo Picasso avec celle qui fut sa muse pendant huit ans. Dora Maar était déjà une photographe renommée lorsqu’elle rencontra le peintre, d’un quart de siècle son aîné, en 1936. Ses rêves de développer ses dons artistiques à ses côtés n’ont pas résisté à l'égocentrisme du génie. Jusqu’à l’anéantissement (Charleston, 202 p., 19,90 €).
* Des dorures à l’acier, « la vraie Vie de Gustave Eiffel » de Christine Kerdellant rend hommage au géant du fer qui a construit des bâtiments sur toute la planète et qui, au tournant du XXe siècle, a voulu faire de la France une grande nation industrielle. Passé de la gloire aux enfers après l’affaire du canal de Panama, il a été, au crépuscule de sa vie, un précurseur de la recherche en météorologie et un pionnier de l’aéronautique (Robert Laffont, 504 p., 21 €).
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