* Fabrice Gaignault, qui dirige les pages Culture de « Marie Claire », signe avec « la Vie la plus douce » un roman d’initiation en partie autobiographique. Un jeune bourgeois dans la France des années 1970, dans une famille éprise de liberté mais aussi dévastée par la mort de l'un de ses enfants. Autour d’Adrien, qui a subi dès 6 ans la maltraitance d’un pensionnat religieux, une mère qui noie sa dépression dans l’alcool et un père occupé par le travail et des aventures sentimentales ; un grand frère autant admiré que craint, qui évoluera de blouson doré en trafiquant de drogue ; et, dans les maisons familiales de Paris et de Saint-Tropez, une faune de la jet-set internationale avec grands bourgeois, junkies, maoïstes, stars de cinéma, pornocrates ou aventuriers. Une époque fantastique et fantasmée. (Grasset, 318 p., 20,90 €)
* Bien qu’il ait signé onze livres plusieurs fois récompensés, l’écrivain irlandais David Park n’avait jamais été traduit en français, jusqu’à ce « Voyage en territoire inconnu », un road-movie en pleine tempête de neige, la force des émotions dominant les éléments. Tom part en voiture chercher son fils malade et coincé dans sa résidence étudiante. Durant ce trajet solitaire de Belfast au nord de l’Angleterre, il entreprend un autre voyage poignant, dans ses souvenirs, son histoire familiale, ses douleurs et ses regrets, sa rédemption peut-être, car ce père est rongé par une immense peine. Une magnifique écriture épurée pour parler des gouffres qui nous séparent de ceux que l’on aime. (Quai Voltaire, 202 p., 20 €)
* Dans « le Jour où mon père n’a plus eu le dernier mot » c’est le fils – au mitan de sa vie et dévasté par sa rupture avec sa compagne – qui emmène son père en voyage. Pourquoi vouloir s’en rapprocher, alors qu’il ne lui a jamais manifesté de tendresse ? En même temps qu’il explore les raisons d’un homme qui, pour avancer, doit à tout prix mettre à jour un secret de famille, l’auteur belge Marc Meganck se fait écrivain voyageur dans le froid de l’Atlantique Nord. (Fdeville, 279 p., 20 €)
* Après Mirabeau, auquel il a consacré six volumes, une suite possible du chef-d’œuvre de Maupassant (« Belle-Amie ») ou une enquête sur la femme du pédocriminel Michel Fourniret (« la Mésange et l’Ogresse »), Harold Cobert donne avec « Périandre » un roman en forme de tragédie grecque moderne. S'inspirant de la mère de Périandre, tyran de Corinthe, et de sa passion dévorante pour son fils, il raconte comment, aujourd’hui, l’amour malsain d’une mère s'ingénie à briser le couple et la nouvelle famille de son fils. (Robert Laffont, 194p., 18,50 €)
* La mort s’insinue souvent dans les histoires des familles. « Je vivrai d’amour pour toi » évoque les dix jours qui ont suivi le décès de la mère de l’auteur, l’Haïtien Evains Wêche, jusqu’à son enterrement. N’attendez pas un lamento : parce que la défunte a succombé des suites d’un cancer alors qu’elle n’a jamais bu ni fumé, la famille maternelle accuse de meurtre la famille paternelle, un cousin est désigné coupable et sacrifié ! Une étonnante plongée dans la vie quotidienne de gens ordinaires, avec le poids des superstitions ainsi que la difficulté de laisser partir quelqu’un qu’on aime. (Philippe Rey, 231 p., 18 €)
* En découvrant à sa mort que son père avait eu une relation extraconjugale, avec un homme, l’image idéale qu’Étienne avait de ses parents et de leur couple a volé en éclats. « Cette nuit qui m’a donné le jour », de Frédéric Perrot, est essentiellement une longue lettre écrite par le père au fils avant de mourir, non pour se justifier ou demander pardon, mais pour aller au bout de la vérité d’un amour inaliénable, qui s’est concrétisé seulement pendant vingt-huit jours étalés sur trente années. (Mialet-Barrault, 284 p., 19 €)
* Comédienne de formation, Veronika Mabardi, née d’une mère flamande et d’un père à moitié égyptien, rend hommage à son frère Shin Do, adopté en Corée vers 1966 et mort dans un accident de voiture en 1997, artiste qui s’était consacré à la céramique. Illustré de quelques-uns de ses dessins, « Sauvage est celui qui se sauve » est une plongée dans l’histoire familiale des Mabardi, dans l’intimité d’une fratrie plurielle et d’un enfant qui grandit dans un monde qui lui échappe. (Esperluète, 184 p., 18 €)
* Dans « Aimez-vous les uns les autres », Maruska Le Moing (diplômée de l’ESSEC, licenciée d’histoire de l’art et de psychologie, chanteuse lyrique et comédienne) met en scène Anna, qui règle ses comptes avec sa mère haïe depuis l’enfance en la sortant de l'Ehpad où elle végète depuis cinq ans pour l’avoir à sa merci chez elle. Premier roman coup de poing, le récit est celui d’une jeune femme à la dérive, pas assez et mal aimée quand elle était petite, victime de non-dits et qui depuis ne s’oublie que dans les violences des hommes aujourd’hui. (Gallimard, 167 p., 16,50 €)
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