MAGISTRAT et député du Rhône, auteur de plusieurs ouvrages consacrés à la justice, la presse et le phénomène sectaire, Georges Fenech s’est allié à Alexandre Malafaye, auteur d’une série de romans consacré à la géopolitique, pour signer un thriller judiciaire, « Propagande noire » (1). Un juge d’instruction lyonnais décide d’ouvrir une enquête sur la très puissante secte des survivalistes, accusée d’avoir poussé un homme au suicide. Il devient alors la cible d’une propagande destinée à le discréditer et à le neutraliser. Une fiction très documentée où abondent rebondissements et révélations sur les liens croisés et occultes entre secte, finances et pouvoir politique.
Après « Je ne vous aime pas », prix du Polar de la prison de la Santé, Éric Cherrière, qui est aussi réalisateur de documentaires et scénariste, poursuit dans la voie du politiquement incorrect. « Mademoiselle Chance » (2), son deuxième thriller, revisite la lutte des classes par le biais d’un tueur en série qui ne s’attaque qu’aux très riches et utilise des méthodes particulièrement tordues. Ennemi public pour les forces de l’ordre, il incarne une sorte de revanche pour le commun des mortels. Face à cet « Inconnu » dont le parcours meurtrier répond à une logique aussi mystérieuse qu’implacable, une petite fille de 9 ans et son flic de père.
Le thriller d’espionnage est un genre en désuétude que Pierre Boussel, chroniqueur de politique étrangère à Radio Méditerranée Internationale, basé à Tanger, se fait fort de remettre au goût du jour avec le premier tome d’une série « à la John Le Carré ». Dans « les Confessions de l’ombre » (3), on découvre un certain Bastien Hernandez, officiellement économiste et en réalité officier de renseignement français à Tanger, dont la vie change lorsqu’une simple mission de surveillance se transforme en hécatombe. Pourra-t-il concilier sa vie privée avec le chassé-croisé entre la CIA, les services secrets français et les réseaux islamistes ?
Coups de folie.
Savants mélanges de suspense et de science-fiction, plusieurs thrillers s’appuient sur la médecine et la psychiatrie. D’origine espagnole, Salvador Macip – chef de laboratoire au département de biochimie à l’université de Leicester, au Royaume-Uni, et maître de conférences spécialiste des mécanismes de mort cellulaire – a délaissé ses ouvrages de vulgarisation scientifique pour un roman sur la manipulation des individus. Au centre de « Hipnofobia » (4), un homme retrouvé au milieu d’une centaine de corps calcinés, comme consumés de l’intérieur. Les scientifiques et les militaires l’ont placé sous haute surveillance : et si c’était la force mentale de cet individu qui avait déclenché le massacre ? Et si c’était l’absence de sommeil, aidée par quelques drogues, qui avait décuplé son pouvoir ? Or cela fait trois semaines que le prisonnier ne dort pas…
Maître du suspense suédois avec ses romans consacrés à l’île d’Öland (« l’Heure trouble », « l’Écho des morts », « le Sang des pierres »), Johan Theorin change de climat dans « Froid mortel » (5). Il nous introduit au cœur d’un dispositif expérimental, une clinique psychiatrique judiciaire reliée à une école maternelle où s’ébattent les enfants des criminels. L’auteur personnalise le débat en focalisant l’intrigue sur un jeune enseignant, qui s’emploie à savoir ce qui se passe réellement dans les sous-sols de la clinique et est à la recherche d’une jeune femme internée.
Dans « Codex Lethalis » (6), le premier roman de Pierre-Yves Tinguely, des hommes et des femmes ordinaires deviennent subitement fous de rage et massacrent leurs proches. Policiers et experts scientifiques finissent par découvrir que ces malheureux ont tous regardé un programme informatique, une vidéo ouverte d’un simple clic, avant de devenir à la fois meurtriers et victimes.
Auteure britannique reconnue pour enfants et adolescents, Dee Shulman entreprend avec « Parallon » (7), un grand projet pour jeunes adultes. L’accroche du récit est alléchante : « L’amour fou existe, il n’est pas de ce monde » et l’on voit comment un gladiateur romain blessé dans l’arène et une jeune élève surdouée d’aujourd’hui, victime d’un incident dans un laboratoire de biologie, vont se rencontrer, au risque de se perdre car la maladie qui les dévore n’est pas de celles qu’on soigne.
(1) Kero, 364 p., 19,90 euros.
(2) Le Cherche Midi, 477 p., 19,50 euros.
(3) Kero, 303 p., 19,90 euros.
(4) Hachette, 233 p., 18 euros.
(5) Albin Michel, 442 p., 21,50 euros.
(6) Hachette , 376 p., 18 euros.
(7) Robert Laffont, 491 p., 17,90 euros.
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