CINEMA - Le festival de Cannes

Grands auteurs et découvertes

Publié le 11/05/2011
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La sélection

Avec 54 élus sur 1 715 films visionnés, c’est une sélection officielle « d’une grande diversité géographique, générationnelle et stylistique » qu’a annoncé Thierry Frémaux, le délégué général du festival, « avec une alternance entre films d’auteurs et films événementiels dans l’idée que les gros films protègent les petits ». Alors, parce que « les grands auteurs font les grands films et (que) le festival les accueille à bras ouverts », il y a les habitués, Lars von Trier, en piste pour la neuvième fois, Pedro Almodovar, Nanni Moretti, les frères Dardenne, Nuri Bilge Ceylan. Et « parce qu’il faut prendre des risques », il y a les jeunes cinéastes et quatre premiers films, dont deux en compétition. Six films sont hors compétition et 20 sont présentés dans la toujours passionnante section Un certain regard (avec à l’affiche Bruno Dumont, Robert Guédiguian, Hong Sangsoo, Nadine Labaki, entre autres). Et encore six séances spéciales et deux séances de minuit.

Ouverture et clôture

Mélanie Laurent est la maîtresse de cérémonie de l’ouverture et de la clôture, avec des textes signés Nicolas Bedos, le président Gilles Jacob lui ayant conseillé, dit-elle, « un ton intelligent, drôle et léger ». L’actrice de 28 ans, vedette du « Concert » et d’« Inglorious Basterds », vient de lancer son premier album de chansons et de tourner son premier long métrage de réalisatrice, « les Adoptés ».

Pour ouvrir le festival, une comédie romantique de Woody Allen, qui a toujours refusé de figurer en compétition, « Midnight in Paris », avec Owen Wilson, Marion Cotillard et, nul ne l’ignore, une petite apparition de Carla Bruni ; « une merveilleuse lettre d’amour à Paris », selon Thierry Frémaux, à découvrir dès ce soir dans les salles de l’hexagone, à partir de 20 heures. Pour la clôture, un film français, « les Bien-aimés », de Christophe Honoré, qui réunit Catherine Deneuve, Chiaria Mastroianni, Ludivine Sagnier, Louis Garrel.

Des femmes

Faye Dunaway a été choisie pour l’affiche du festival 2011, avec une photo signée par Jerry Schatzberg en 1970 ; c’était l’année de « Portrait d’une enfant déchue », dont la version restaurée sera projetée en présence de l’actrice et du réalisateur, avant une nouvelle sortie en France à l’automne.

Quatre réalisatrices en compétition, on n’en avait jamais vu autant. Outre la Française Maïwenn, la benjamine de la compétition, 35 ans, qui présente « Polisse », sur le travail de la police des mineurs, la Japonaise Naomi Kawase, déjà titulaire de la Caméra d’or et du Grand Prix pour ses précédentes participations, la Britannique Lynne Ramsay et l’Australienne Julia Leigh (avec « Sleeping Beauty », qu’on résume par la formule « Ce que les hommes lui font la nuit, elle ne s’en souvient pas quand le jour se lève... »).

Charlotte Gainsbourg, meilleure actrice en 2009 pour « Antichrist », est de nouveau à Cannes grâce à Lars von Trier, avec « Melancholia », « un très beau film sur la fin du monde », dixit les sélectionneurs.

Hafsia Herzi est deux fois présente en compétition : dans « la Source des femmes », tourné au Maroc par Radu Mihaileanu (les femmes d’un village font la grève de l’amour tant que les hommes n’apportent pas l’eau), et dans « l’Apollonide - Souvenirs de la maison close », de Bertrand Bonello

Des hommes

Robert De Niro a été choisi pour présider le jury parce qu’il est, sinon le meilleur, du moins l’un des meilleurs acteurs de sa génération mais aussi parce qu’il est également réalisateur, producteur et cofondateur du festival de Tribeca. « Robert De Niro est entré dans l’histoire du festival dès sa première apparition, avec "Taxi Driver", qui remporte la Palme d’or », rappellent Gilles Jacob et Thierry Frémaux. Ils rendent hommage à un acteur dont les « interprétations précises et nuancées, plus vraies que nature, invitent à l’identification : il est pour toujours le dernier nabab, Vito Corleone, Jack la Motta, Sam "Ace" Rothstein... ».

Emir Kusturica, deux fois Palme d’or, préside le jury de la section Un certain regard et le Coréen Bong Joon-Ho le jury de la Caméra d’or, qui récompense un premier film, toutes sections confondues.

Bernardo Bertolucci (« Novecento », « le Conformiste », « le Dernier Empereur ») recevra ce soir une palme d’or d’honneur, qui sera désormais remise chaque année, à un réalisateur important dont l’œuvre fait autorité mais qui n’a jamais obtenu la Palme d’or.

Jean-Paul Belmondo, bien qu’il n’ait toujours pas, dit-on, digéré le mauvais accueil fait par Cannes à « Stavisky », participera le 17 mai à une journée-hommage qui réunira de nombreux réalisateurs et acteurs. « Depuis la fin des années 1950, (il) incarne le meilleur du cinéma populaire, qu’il a su concilier avec le cinéma d’auteur triomphant des années 1960 et 1970 », souligne le festival, qui projettera un documentaire de Vincent Perrot et Jeff Domenech, « Belmondo, itinéraire... ».

Michel Piccoli, 85 ans, incarne dans « Habemus Papam », comédie de Nanni Moretti, un cardinal qui vient d’être élu pape et qui est terrifié par cette nouvelle responsabilité, au point que le Vatican recourt à un psychanalyste (Moretti lui-même) pour lui venir en aide.

Antonio Banderas est un chirurgien esthétique dont Pedro Almodovar raconte la vengeance dans « la Piele que habito », tiré de « Mygale », un polar de Thierry Jonquet.

Sean Penn est le fils de Brad Pitt dans « The Tree of Life » et un père ancienne star de rock dans « This must be the Place », de l’Italien Paolo Sorrentino

Les pays

Les États-Unis n’ont qu’un film en compétition mais c’est celui, très attendu, du cinéaste rare, dans tous les sens du mot, qu’est Terence Malick, « l’Arbre de vie ». Mais on verra hors compétition la première réalisation de Jodie Foster, « le Complexe du castor », et le nouvel épisode des « Pirates des Caraïbes » (en 3D, bien sûr) et « Restless », de Gus van Sant, qui évoque la relation de deux adolescents, fera l’ouverture d’Un certain regard.

La France a droit à 4 films, un de plus qu’à l’habitude, avec une sélection qui, pour le coup, prend des risques : « Pater » d’Alain Cavalier, avec Vincent Lindon et le cinéaste, « l’un des films les plus étranges jamais présentés en compétition », selon Thierry Frémaux ; « l’Apollonide - Souvenirs de la maison close », de Bertrand Bonello ; « Polisse », de Maiwen et, placé au dernier moment dans la compétition, « l’Artiste », de Michel Hazanvicius avec Jean Dujardin, qui ose le muet et le noir et blanc pour évoquer l’histoire du cinéma. Cinq autres films français figurent dans la sélection, dont « la Conquête », de Xavier Durringer, avec Denis Podalydès dans le rôle de l’homme « qui conquiert le pouvoir et perd sa femme ».

Nouveauté de l’édition 2011, un pays invité. Pour inaugurer l’hommage, c’est l’Égypte qui a été choisie, non seulement pour son actualité récente mais parce que c’est « un grand pays de cinéma ». Pour la Tunisie, c’est bien sa révolution qui sera présente, avec « Plus jamais peur », un documentaire de Mourad Cheikh tourné en HVD (disque holographique), « dans l’urgence des moments ».

Et aussi

La Semaine de la critique, qui célèbre sa 50e édition, présente 12 longs métrages, dont 6, exploit sans égal, sont réalisés par des femmes. La Quinzaine des réalisateurs, dont le choix est toujours judicieux, comme on pourra le vérifier du 25 mai au 5 juin au Forum des images, à Paris, propose 21 films, dont « Impardonnable », d’André Téchiné, et « The Island », de Kamen Kalev, le plus grand metteur en scène bulgare, selon le directeur artistique Frédéric Boyer. Le Marché du film a fait le plein, avec plus de 3 000 sociétés inscrites et plus de 1 200 projections prévues.

Chaque jour, retrouvez l’actualité du cinéma de Renée Carton, « En direct du Festival de Cannes »

RENÉE CARTON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8960