Pour concrétiser un projet de recherche, rien de tel que d’aller sur le terrain pour se confronter à la réalité. L’équipe Medisim (laboratoire Inria) créée en 2016 réfléchit à la conception de jumeaux numériques sur le cœur, le poumon, les artères, la peau, la cornée… « Depuis le milieu des années 2000, nous travaillons sur des problématiques de couplage modèles et données ou de modélisation personnalisée pour la médecine », explique Dominique Chapelle, directeur de recherche Inria, équipe Medisim, responsable du laboratoire commun AP-HP/Inria Daniel Bernouli. Des collaborations entre l’équipe de recherche et des établissements de l’AP-HP sont menées via le dispositif des postes d’accueil. Dans ce cadre, les cliniciens ont la possibilité pendant quelques mois de s’extraire de leur environnement de travail [parfois lourd] et de dédier ce nouveau temps à la collaboration avec l’équipe de recherche. C’est le cas de Fabrice Vallée, médecin anesthésiste à l’hôpital Lariboisière, qui a bénéficié d’un poste d’accueil entre l’AP-HP et l’École Polytechnique il y a maintenant six ans sur un projet de modélisation d’hémodynamie au bloc opératoire. « Au départ, quand nous avons réfléchi à la modélisation en cardiovasculaire, nous avons pensé à des applications en chirurgie et en cardiologie, mais pas du tout en anesthésie, explique Philippe Moireau, responsable de l’équipe Medisim et directeur de recherche à l’Inria. Tout récemment, nous nous sommes rendu compte que nos modèles avaient une utilité dans cette spécialité après avoir échangé avec les équipes médicales de Lariboisière. »
Aide à la décision médicale
Ce travail de collaboration qui nécessite des rencontres régulières entre les cliniciens et les chercheurs prendra sans doute encore des années. Ici en l’occurrence l’utilisation du jumeau numérique est focalisée sur l’anesthésie. « Dans cette spécialité, le caractère prédictif est essentiel, témoigne François Kimmig, ingénieur R&D, responsable du projet AnaesAssist, car nous cherchons à apporter une aide à la décision médicale pour les médecins. » Toutefois, les cas d’usage de ce modèle sont encore loin d’être identifiés précisément. La réflexion porte sur l’analyse a posteriori ou l’aide à la préparation ou bien encore une solution de monitorage augmenté au bloc opératoire proposant des recommandations aux praticiens. Ces projets pourront être développés à plusieurs échelles de temps différentes.
* 20e Plénière TiC & Santé - Jumeau numérique en santé : état de l’art académique et industriel, mardi 9 mars 2021 à 11h15.
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