Une téléconsultation de qualité, c’est quoi ? La Haute Autorité de santé (HAS) apporte des éléments de réponse à cette question complexe dans un avis publié le 6 mars sur les lieux d’implantation des consoles, bornes ou cabines de téléconsultation et de télésoin.
La HAS rappelle qu’1,6 million de Français renoncent chaque année à se faire soigner. « Face à ces difficultés, la télésanté peut constituer un outil pertinent au service des patients et des professionnels, dès lors qu’elle est adaptée à la situation et réalisée dans des conditions garantissant la qualité et la sécurité des soins », argumente-t-elle.
Espace calme, lumineux et isolé
En 2023, 1 209 pharmacies d’officine (sur 20 000) se sont équipées de cabines de téléconsultation. Cette dynamique d’installation s’observe aussi en centres de santé, en maisons médicales, et dans des lieux de tous types accueillant du public : mairies, maisons de quartier, lieux à vocation commerciale et, plus récemment, halls de gare SNCF. En 2022, le parc de cabines était estimé à environ 2 300.
Si la HAS recommande de « privilégier les lieux de soins dans lesquels exerce un professionnel de santé (pharmacies, centres de santé, laboratoires médicaux, etc.) », elle n’est pas contre l’idée d’ouvrir cette possibilité à d’autres lieux « dès lors qu’ils respectent les critères de qualité » qu’elle liste dans son avis. Sont notamment importants le respect de la confidentialité des échanges et du secret professionnel, du colloque singulier, de la protection et de la sécurité des données personnelles, des recommandations ordinales et professionnelles et du libre choix par le patient de son professionnel de santé, en particulier pour se procurer médicaments ou équipement médical.
Gare au compérage
Si l’acte de soin à distance a lieu dans une pharmacie, dans un magasin d’optique ou d’audioprothèses ou dans tout autre local commercial, les professionnels de santé y exerçant « doivent être particulièrement vigilants à ne pas se placer en situation de compérage ».
Concernant l’environnement où se situe le patient (une cabine ou un local équipé), « l’espace doit être calme, lumineux et isolé afin d’assurer notamment la confidentialité des échanges ». Il doit être exempt de toute sollicitation commerciale. Une cabine ou tout autre équipement de télésanté ne doit pas être implanté directement sur l’espace public. Dans le cas d’une installation en dehors d’un lieu de soins, la HAS privilégie « la mise en place d’une zone d’attente dédiée ».
La localisation exacte du patient et les coordonnées de la personne responsable de l’équipement, présente et disponible sur place, doivent être connues du professionnel de santé derrière son écran, notamment pour organiser les secours en cas d’évolution négative brutale de l’état de santé du patient.
Un soignant ? Pas forcément
Ensuite, faut-il l’assistance d’un soignant ? Quel que soit l’endroit de la prise en charge, répond la HAS, mieux vaut « qu’une personne soit présente sur place afin d’entretenir et de préparer le lieu, puis d’accueillir et d’accompagner le patient lorsque ce dernier en fait la demande ». Au regard de la démographie (para)médicale défaillante, cette personne n’est pas forcément un professionnel de santé, « mais elle est tenue à l’obligation du secret professionnel et doit être formée, notamment aux règles de confidentialité, aux droits du patient et à l’utilisation de l’équipement et des dispositifs médicaux connectés mis à disposition (tensiomètre par exemple) ».
Dans tous les cas, le consentement du patient doit être recueilli et tracé dans le dossier patient par le professionnel de santé qui réalise l’acte de télésanté.
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