La start-up Implicity, leader français de la télésurveillance cardiaque, a obtenu un avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS) pour l'inscription en nom de marque de son dispositif médical numérique (DMN). Cette plateforme de télésuivi des patients porteurs de défibrillateurs et de pacemakers est ainsi reconnue comme ayant un intérêt supérieur aux outils conventionnels historiques de télésurveillance cardiaque.
Pour le Dr Arnaud Rosier, fondateur d’Implicity en 2016, cette reconnaissance scientifique constitue une avancée prometteuse pour les patients et pourrait annoncer un nouveau standard de télésuivi médical. « L'intégration de notre plateforme universelle dans le suivi des patients porteurs de dispositifs implantables ouvre la voie à une amélioration notable des soins, souligne le cardiologue. L'enjeu consiste désormais à garantir que les 500 000 patients porteurs de prothèses cardiaques éligibles en France bénéficient effectivement de la télésurveillance. » Actuellement, moins d'un patient sur trois souffrant d'insuffisance cardiaque est suivi à distance.
Bénéfices cliniques et organisationnels
L’étude Evidence-RM (2023), retenue par la HAS, confirme les bénéfices cliniques et organisationnels associés à l’utilisation du dispositif. « Pour le groupe utilisant la plateforme universelle Implicity, on a pu constater une réduction significative de la mortalité toutes causes (- 26 % à un an), du nombre et de la durée des hospitalisations par rapport à la télésurveillance dite conventionnelle », commente le Pr Éloi Marijon, coauteur de l’étude et cardiologue à l’hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, AP-HP).
Grâce aux alertes rouges, les médecins peuvent identifier les patients nécessitant une prise en charge prioritaire
Dr Arnaud Rosier
Fondateur d’Implicity
Ce résultat pourrait favoriser l’adoption « plus large » de la télésurveillance, veut croire le Dr Arnaud Rosier. « Notre dispositif est conçu pour être universel, permettant le suivi de tous les modèles et marques de dispositifs, ce qui est essentiel pour optimiser le travail des équipes médicales. » Alors que les médecins devaient consulter les plateformes propres à chaque fabricant de défibrillateurs, l’utilisation d'un dispositif unique pourrait contribuer à alléger la charge de travail et à standardiser leurs pratiques. « J’ai créé cette solution pour mes confrères mais aussi pour mes propres besoins… », glisse le cardiologue.
À ce jour, l'entreprise revendique le télésuivi de plus de « 70 000 patients » dans près de 150 centres médicaux en France. En intégrant des logiciels basés sur des algorithmes d’IA, Implicity veut simplifier l'analyse des données pour la cardiologie prédictive. « Le relevé d'informations s'effectue chaque nuit, permettant aux médecins de consulter les données des dernières 24 heures tous les matins, souligne le Dr Rosier. Grâce aux alertes rouges, ils peuvent rapidement identifier les patients nécessitant une prise en charge prioritaire ».
Pour rappel, la prise en charge de la télésurveillance dans le droit commun est valorisée par deux rémunérations : le « forfait opérateur », qui gratifie le suivi médical du professionnel de santé ; et le forfait technique, qui rémunère l’exploitant du DM numérique. « Depuis que notre dispositif est remboursé, nous ne faisons plus payer les médecins qui prescrivent notre solution, assure le Dr Rosier. Cela concerne toutefois uniquement les patients entrés en télésurveillance à partir du 1er avril », début de la prise en charge dans le droit commun pour la télésurveillance médicale des patients porteurs de défibrillateurs et stimulateurs cardiaques.
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