« Il faut se garder de penser qu’une application va tout résoudre, même si les nouvelles technologies peuvent contribuer à une sortie sécurisée du confinement, dans le cadre de la stratégie globale. J’appelle régulièrement à la vigilance contre la tentation du « solutionnisme technologique ». Il faut explorer, à fond, les opportunités des technologies, mais aussi leurs limites intrinsèques et leurs risques pour l’identité humaine et les droits des personnes. » Ces extraits sont tirés des propos de la présidente de la Cnil Marie-Laure Denis, auditionnée ce jour par la commission des lois de l'Assemblée nationale. Et sont une réponse au secrétaire d'État au numérique Cédric O. Celui-ci a annoncé en effet que le gouvernement travaille sur une application pour smartphone "StopCovid" permettant de savoir si on a été en contact prolongé avec une personne positive au Covid-19. Cette appli s'appuierait sur la technologie Bluetooth. La mise en place d'une application mobile de suivi (cf. nos brèves sur le sujet ici et là) pour identifier les « chaînes de transmission » du coronavirus requiert le « consentement libre et éclairé » des utilisateurs, a insisté Marie-Laure Denis, la présidente de la Cnil. Si un tel dispositif doit être mis en œuvre, il est essentiel qu'il ait une « durée limitée », s'appuie effectivement sur le volontariat et le « consentement libre et éclairé », a déclaré Mme Denis lors de son audition. « Le fait de refuser (de l'installer) ne doit avoir aucune conséquence », a-t-elle insisté. A ce titre, le recours à une technologie s'appuyant sur des données Bluetooth, « qui sont chiffrées directement sur le téléphone, sous le contrôle de son utilisateur, apportent davantage de garanties du point de vue de la protection des données que celles qui s'appuient sur un suivi géolocalisé ». D'autant qu'il existe une fracture numérique dans le pays, avec « un quart au moins de la population qui n'a pas de téléphone qui soit susceptible de télécharger une application ».
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