Medadom à la rescousse des communes concernées par la liquidation de la société de téléconsultation H4D ? C’est en tout cas ce que propose l’entreprise française concurrente qui a réagi rapidement à l’annonce de la faillite du pionnier et poids lourd du secteur, qui avait installé quelque 150 cabines essentiellement dans les zones de désertification médicale. C’est la semaine dernière que les collectivités locales qui avaient acheté les télécabines H4D ont appris l’arrêt de l’exploitation de la société, mise en liquidation.
« Dans le contexte de la liquidation judiciaire de la société H4D, Medadom, acteur majeur de la téléconsultation en France, se mobilise aux côtés des collectivités pour assurer la continuité des soins dans les communes touchées par un manque de temps médical, et impactées par cette fin de service », avance cette entreprise.
Un marché objet de convoitises
Pour assurer les rendez-vous déjà programmés par les patients, la plateforme se dit prête à mettre à disposition des bornes et des cabines de téléconsultation « là où elles sont le plus nécessaires, particulièrement dans les zones rurales ou isolées », avance même la société.
Contacté par Le Quotidien, Nathaniel Bern, cofondateur de Medadom, précise ses objectifs. « Notre priorité est d'assurer la continuité des soins car de nombreux patients, qui avaient l’habitude d’être pris en charge via ces systèmes, se retrouvent sans solution, expose-t-il. Nous allons donc rapidement proposer aux collectivités concernées la mise à disposition gratuite de nos cabines ou consoles de téléconsultation. En parallèle, nous discuterons avec les collectivités pour contractualiser avec elles durablement… Il faudra ensuite s’adapter à leurs besoins spécifiques, mais la priorité reste de garantir une solution immédiate aux patients sans médecin ». Selon ce même dirigeant, plusieurs collectivités territoriales, privées de solutions après la banqueroute de H4D, auraient déjà pris contact avec l’entreprise.
Modèle économique plus viable ?
Forte de ses quelque 4 600 installations dans toute la France – principalement dans des pharmacies – la start-up s’est imposée dans le paysage de la téléconsultation en proposant des rendez-vous pour des soins non programmés 7j/7, de 8 heures à 22 heures. Au fil du temps, la société a mis un pied dans le jardin des collectivités en s’implantant dans plus de 200 mairies et autres collectivités locales de l’Hexagone. « Nous sommes référencés par l’Union des groupements d'achats publics, ce qui nous permet d’équiper facilement les collectivités », se félicite le cofondateur.
Cette société réussira-t-elle mieux que son ex-concurrente H4D ? Le Dr Elie-Dan Mimouni, cofondateur de Medadom, veut y croire, en raison notamment des différences de modèle économique sur ce marché de la consultation à distance, qui n’a pas encore trouvé sa maturité. « Le modèle d'H4D était basé sur la vente aux collectivités de dispositifs physiques perfectionnés et coûteux – des cabines de téléconsultation – autour de 100 000 euros », souligne-t-il. Et de fait, le coût d’achat et d’exploitation de ces outils était parfois difficile à amortir et même impossible à rentabiliser, sans financement supplémentaire. À l’inverse, Medadom revendique des bornes connectées moins chères et centrées davantage sur l'offre médicale plutôt que sur la vente de matériel. De quoi faciliter le retour sur investissement ?
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