"Non, la France n’est pas dans une situation de faillite. Non, elle n’est pas au bord du précipice ou à la veille d’un cataclysme financier. En réalité, après 5 ans de gestion rigoureuse, la France est à quelques pas du rétablissement définitif de ses finances publiques." Michel Sapin le ministre de l’Economie a martelé cette bonne nouvelle mercredi devant les députés devant lesquels il présentat le "programme de stabilité" 2017, avec son secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert. Selon ce dernier, « les comptes de la sécurité sociale ont continué à s'améliorer en 2016 de près de 3 MD €. Depuis 2012, année après année, la réduction du déficit s'est poursuivie. Les comptes de toutes les branches se sont améliorés ». Pour ce responsable du Budget, la dette de la sécurité sociale « baisse d’ailleurs chaque année depuis 2015 et est inférieure à son niveau de 2012 ».
Concernant les dépenses de santé, le principal motif de satisfaction mis en avant par les grands argentiers de Bercy tient au respect de l’enveloppe pourtant serrée attribuée à l’Assurance maladie. « L’ONDAM 2016 a aussi été tenu, comme chaque année depuis le début de quinquennat, » rapporte Christian Eckert. Et le rapport des deux ministres sur le "Programme de stabilité" qui doit être envoyé d'ici fin avril à Bruxelles, souligne le « niveau historiquement bas » de l’Ondam, à 1,8 % en 2016 : « il s’agit du taux d’évolution le plus faible depuis 1997 ». Occasion de pousser un vigoureux cocorico sur la maîtrise des dépenses à la française… et à la Hollande : « Ce respect pour la septième année consécutive (...) et malgré une conjoncture dynamique des dépenses de médicaments innovants, traduit l’efficacité du pilotage des dépenses de santé du Gouvernement ».
Le gouvernement impute cette réussite à la nouvelle gouvernance de l’Ondam, comportant des mesures comme l’abaissement du seuil d’alerte, l’augmentation du nombre des interventions du comité d’alerte et la mise en œuvre du plan d’économies 2015-2017. « Ce résultat témoigne de l’efficacité du pilotage des dépenses de santé par le Gouvernement qui a engagé une action structurelle sur l’organisation du système de santé, » claironne encore Bercy, qui se félicite que les dépenses hospitalières aient, elles aussi, été maîtrisées.
Légère entorse à cette nouvelle orthodoxie en 2017, puisque, comme le rappellent les deux ministres, l’Ondam a été fixé à 2,1 % pour tenir compte des revalorisations prévues par la nouvelle convention médicale et des mesures salariales applicables aux agents du secteur hospitalier. Pour autant, le gouvernement continue d’afficher le cap de la rigueur autour notamment du « virage ambulatoire » et de la maîtrise des prix des produits de santé : « L’hôpital doit poursuivre son recentrage sur les prises en charge pertinentes en promouvant les alternatives à l’hospitalisation complète, notamment la chirurgie et la médecine ambulatoires, en nette progression, en améliorant le parcours du patient en amont (prévention des hospitalisations et ré-hospitalisations) et en aval (retour à domicile), » développe ainsi le rapport de Bercy. Les successeurs de Michel Sapin et de Christian Eckert reprendront-ils à leur compte ces prescriptions ?
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