L’année 2023 a connu une forte accélération des dépenses de santé sur tous les postes : la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM, 249 milliards d’euros) est « plus dynamique qu'avant la crise », dopée à la fois par les soins hospitaliers (+5,7 %), les soins de ville (+5,7 %) et de médicaments (+3,1 %), précisent ce jeudi les services statistiques des ministères sociaux (Drees). Cela représente une dépense moyenne de 3 660 euros par habitant.
L’agrégat large de la « CSBM » recouvre les soins hospitaliers, les honoraires des médecins, dentistes ou laboratoires d'analyses, les soins paramédicaux, les transports de malades, les médicaments et dispositifs médicaux. En revanche, son périmètre ne comprend pas les soins de longue durée ou la prévention, comme la vaccination.
La part de ces dépenses de santé dans le PIB diminue toutefois légèrement pour s'établir à 8,8 %, un niveau proche d'avant l'épidémie de Covid-19. Entre 2010 et 2019, la croissance de ces dépenses était d'environ 2 % par an.
Hausse des rémunérations à l’hôpital
Dans le détail, les dépenses liées aux soins hospitaliers (+5,7 %) ont atteint 122 milliards d'euros l’an passé (soit 49 % du total de la CSBM), portées notamment par les salaires à l'hôpital et la hausse des prix de l'énergie. Les prix ont augmenté davantage dans le secteur public, conséquence d'une « hausse marquée des rémunérations à l'hôpital », dont l'augmentation des indemnités de gardes de nuit et de week-end, décidée à l'été 2023 mais aussi la revalorisation du point d’indice en juillet 2023.
Les soins de ville ont, eux, représenté une enveloppe de 72 milliards d'euros, en progression de 5,7 % également. La hausse est plus forte chez les médecins spécialistes (+6,6 %). « Entre 2019 et 2023, la dépense chez les spécialistes a augmenté de 18,5 %, contre 3,4 % chez les médecins généralistes sur la même période », précise le panorama de la Drees. En 2023, le coût des transports sanitaires a lui aussi bondi (+10,8 %).
Les dépenses de médicaments augmentent pour la troisième année consécutive, atteignant 33 milliards d'euros. Pour la Drees, cette hausse reflète l’effet de l’innovation et la déformation de la répartition des dépenses par type de produits, « en faveur de spécialités plus récentes et plus coûteuses ». En revanche, le nombre de boîtes de médicaments remboursables délivrées en pharmacie de ville a diminué de 1,1 % en 2023, principalement en raison d’une baisse des ventes d’antalgiques. Les prix des médicaments eux-mêmes continuent de baisser en 2023 (-4,4 %).
Depuis 2019, la structure globale du financement des dépenses de santé a évolué : la Sécurité sociale et l’État ont financé 80,1 % de la CSBM en 2023, soit 1,5 point de plus qu'en 2019, tandis que les organismes complémentaires en ont financé 12,4 % (-0,7 point) et les ménages 7,5 % (-0,9 point).
Pour les ménages, ce reste à charge (après remboursements de l'Assurance-maladie et des complémentaires santé), s'élève environ à 274 euros sur l'année par personne.
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