Alors que les services d'urgence étaient appelés ce mardi midi à cesser symboliquement de travailler pendant 5 minutes pour dénoncer la situation de tension dans les hôpitaux, la ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est exprimée hier lundi à ce sujet lors d'une visite du chantier du nouvel hôpital d'Ajaccio (Corse). « Il n'y a pas de solution miracle tant que nous n'avons pas plus d'urgentistes formés dans notre pays, c'est une problématique qui est aujourd'hui internationale », a-t-elle regretté, en référence au mouvement de grève commencé mi-mars et qui touche à présent 65 services en France selon le collectif Inter-Urgences. Ce dernier réclame l'arrêt des fermetures de lits, une hausse des rémunérations de 300 euros net et une augmentation des effectifs.
Les MMG, une solution pour deux médecins sur trois
La ministre a évoqué hier « plusieurs pistes à explorer pour améliorer la situation », à savoir « former plus de médecins urgentistes pour occuper les postes vacants, organiser des entrées directes dans les hôpitaux pour les patients chroniques connus » ou encore « créer des maisons médicales de garde adossées aux services d'urgences » pour désengorger ces dernières. « Tout cela aujourd'hui est en train de se monter dans beaucoup de sites et permet de faciliter le travail des urgentistes », a-t-elle ajouté.
Une récente enquête du Cnom/Elabe sur la permanence des soins, menée auprès de 5 000 praticiens, mettait en avant que deux tiers des médecins considèrent la maison médicale de garde (MMG) comme un outil facilitateur d'organisation des soins. Trois quarts des interrogés proposaient, comme la ministre, de placer les MMG près des services d'urgences pour mieux gérer les flux de patients.
Former plus d'urgentistes
Agnès Buzyn a par ailleurs assuré que 400 urgentistes par an seront formés ces prochaines années, ce qui devrait, selon elle, « apaiser les tensions ». Pas un mot cependant sur la régulation des soins non programmés en ville. Le rapport des inspections générales de l'administration (IGA) et des affaires sociales (IGAS) sur la mise en place du numéro unique d'urgence a été rendu au ministère en décembre dernier mais aucune annonce n'a été faite depuis. Le document préconisait le regroupement des trois numéros actuels d’urgence, 15, 17 et 18, au profit d’un numéro d’urgence européen, le 112. Les médecins libéraux militent pour leur part pour la conservation d'un numéro dédié aux soins non programmés en ville, le 116 117.
(Avec AFP)
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