Mayotte, Madagascar, l’archipel des Comores, l’île de la Réunion, l’île Maurice… autant de territoires d’Outre-mer situés dans les terres australes et antarctiques françaises (TAAF), bordées par l’océan Indien. Une zone géographique où l’état de santé des populations est très contrasté, rapporte l’Agence française du développement (AFD) dans un communiqué publié en ce début d’année.
Son rôle est de « renforcer les systèmes de santé nationaux et promouvoir un espace régional intégré en réponse aux défis de santé de la région », ce qui passe par des financements (prêts ou dons), des préfinancements de subvention européenne, de l’appui conseil ou encore de l’assistance technique.
Dans cette région « se côtoient des populations à la fois jeunes et vieillissantes et où coexistent maladies chroniques (cancer, diabète, maladies cardiovasculaires) et certaines pathologies infectieuses, caractéristiques des pays en développement ». L’offre de soins connaît de « fortes disparités », en raison du faible niveau de développement économique, du manque d’infrastructures et de personnel qualifié, mais aussi des particularités géographiques. Si bien que l’offre médico-sociale, est, écrit l’AFD, « sous développée voire inexistante dans certains États ».
Un soutien aux dispositifs de surveillance épidémiologique
En 2023, l’AFD a mobilisé 15 millions d’euros pour renouveler son appui à trois réseaux de surveillance épidémiologique : le réseau Economic development, Ecosystem modifications and emerging infectious diseases risk evaluation (ECOMORE) en Asie du Sud-Est ; le réseau Océanien de la surveillance de la santé publique (ROSSP) au sein de la Communauté du Pacifique et enfin le réseau « SEGA - One Health » pour la région de l’océan Indien.
Ce dernier est soutenu par l’AFD depuis sa création en 2009. Il est le bras armé de la Commission de l’océan Indien (COI) en matière de santé publique (23,4 millions d’euros depuis 2009 et 9,3 millions d’euros par l’Union européenne depuis 2020). Ce réseau de surveillance épidémiologique régional vise à « faciliter l’échange d’information entre les pays et la détection précoce de risques sanitaires, grâce à la mise en réseau de plus de 300 professionnels de santé, dans une approche “One Health” intégrant santé humaine, animale et environnementale ».
Ce réseau permet notamment de réagir rapidement et efficacement en cas de menace, comme lors d’épisodes de fièvre de la Vallée du Rift (FVR), zoonose virale qui touche principalement les animaux, mais peut aussi contaminer l'homme. Parmi les réalisations du réseau : la certification de 152 épidémiologistes de terrain sur les 350 prévus d’ici fin 2024, ainsi que le soutien à plus de 40 dispositifs de surveillance des maladies.
Formation, médicaments…
D’autres dispositifs sont soutenus, comme les bourses d’études COREG, en partenariat avec le ministère de la Santé et mis en œuvre par Expertise France. Celles-ci permettent la formation de médecins spécialistes comoriens à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar dans les filières prioritaires pour les Comores.
L’approvisionnement et le stockage des médicaments sur ces territoires sont également l’une des priorités de l’AFD. En cofinancement avec l’Union européenne, un projet de 16 millions d’euros a été octroyé à ce sujet, ce qui a permis ainsi de construire de nouveaux entrepôts à Antananarivo et Fianarantsoa (Madagascar).
Depuis 2018, 43 projets ont été financés par l’AFD (dont 5 dans le médico-social), pour un coût de 290 millions d’euros (dont 29 millions d’euros dans le médico-social). À titre de comparaison, les dépenses de santé globales (Ondam) des Français devraient peu ou prou tourner autour de 250 milliards d’euros en 2024.
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