« L’assistant médical, c’est votre projet » : Buzyn presse MG France de signer l’avenant 7

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Publié le 31/05/2019
Agnès Buzyn

Agnès Buzyn
Crédit photo : DR

Vous avez voulu l’assistant médical, prenez-le ! Tel était en substance le message adressé ce vendredi par la ministre de la Santé aux quelque 200 médecins généralistes de MG France, réunis en congrès à La Grande-Motte (Hérault). À deux jours de l’assemblée générale du syndicat, qui se prononcera dimanche sur la signature de l’avenant 7, Agnès Buzyn a insisté sur l’importance de ce rendez-vous, se faisant même pressante à plusieurs reprises.

Devant une assemblée acquise à sa cause, accueillie telle une rock star avec une standing-ovation à son arrivée et à son départ, la ministre de la Santé a rappelé que la création des assistants médicaux avait été réclamée par la profession. Et plus particulièrement par ses hôtes. « C’est votre syndicat, MG France, qui est venu me présenter cette proposition en septembre dernier quelques jours avant le discours du président de la République. Cette idée, que vous défendez depuis très longtemps. »

Le gouvernement table sur la création d’au moins 4 000 assistants d’ici à la fin du quinquennat pour décharger les médecins de certaines tâches (accueil du patient, administratif, prise de mesures…) Et pour arriver à recruter cet effectif, il faudra aller vite et convaincre une majorité de syndicats de médecins libéraux. L’adhésion au dispositif de l'organisation majoritaire chez les généralistes aurait donc une forte valeur symbolique. « Je suis convaincue que ce dispositif est nécessaire, a ajouté Agnès Buzyn. Même s’il reste facultatif et optionnel, il offre une réponse rapide et pragmatique pour répondre dès cet été aux tensions. »

Évoquant les déserts médicaux, la ministre de la Santé a rappelé avoir fait front pour préserver la liberté d’installation de ses confrères. « Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dû résister aux pressions des élus et des parlementaires », a-t-elle déclaré. « Cet engagement nous oblige, nous devrons avoir rapidement des résultats pour montrer que cette méthode de coopération fonctionne. À nous d’apporter la preuve que la réponse à apporter n’est pas la coercition », a-t-elle insisté.

En réponse au président de MG France, le Dr Jacques Battistoni, qui avait souligné la nécessité d’améliorer les conditions de travail des généralistes pour renforcer l’attractivité de l’exercice en ville fortement concurrencé par le salariat, la ministre de la Santé a tenté d’apporter quelques gages.

« Je souhaite redonner envie aux jeunes de s’installer en libéral et veux développer la possibilité pour les internes en dernière année de formation d’exercer en tant que médecin adjoint », a affirmé Agnès Buzyn. Ce statut permettrait au futur praticien de découvrir l’exercice libéral et de prêter main-forte à tous les confrères dans les zones sous-dotées.

Apparté avec 10 généralistes

À l’issue de son allocution, la ministre de la Santé s’est entretenue avec une dizaine d’adhérents du syndicat dont son président et sa vice-présidente, le Dr Margot Bayart. L’occasion, sans doute de répondre à quelques interrogations et tenter de convaincre les plus hésitants. Interrogés par Le Généraliste, plusieurs adhérents du syndicat ont confié leur tiraillement sur la décision à prendre. C’est le cas du Dr Christine Lemaire-Leson, généraliste en Savoie de 37 ans. « Je ne suis pas complètement décidée, avoue-t-elle. J’ai apprécié le discours de la ministre et son souhait d’avancer en confiance mais personnellement, aujourd’hui, je ne tiens pas à avoir la responsabilité d’engager quelqu’un si l’aide n’est pas pérenne et qu’il faut augmenter sa patientèle, d’autant qu’il faudrait des locaux pour l’accueillir. » L’ancien président du syndicat, le Dr Pierre Costes, est lui persuadé que la création des assistants est indispensable et s'inscrit « dans le sens de l’histoire ».

À la fin de son discours, la ministre de la Santé a résumé d'un ton grave les enjeux. « Je peux entendre les hésitations qui sont naturelles sur un accord qui est le résultat d’un compromis mais cet accord doit enclencher une dynamique et pourra évoluer dans la durée, a-t-elle assuré. La question est de savoir si les médecins généralistes s’engagent ou non dans cette dynamique, je ne peux que l’espérer vivement. »


Source : lequotidiendumedecin.fr