Le déficit de l'ensemble des hôpitaux corses ne s'est pas résorbé, loin de là, tacle la Cour des comptes dans son dernier rapport rendu public le 8 février. Les deux hôpitaux principaux sont ciblés, ceux d'Ajaccio et de Bastia. Alors qu'il a bénéficié de subventions de fonctionnement de 69,2 millions d'euros, le déficit du CH d'Ajaccio a continué de se creuser, passant de 5,5 millions d'euros en 2010 à 17,6 millions en 2015, avec pour résultat un déficit cumulé de 109,5 millions. La tendance financière du CH de Bastia est similaire. Son déficit comptable est passé de 2,8 millions d'euros en 2010 à 7,6 millions en 2015, alors qu'il a bénéficié de 25,3 millions de subvention de fonctionnement. Son déficit cumulé s'élève à 34,6 millions d'euros.
Hausse des dépenses du personnel
« L'augmentation des dépenses de personnel est au coeur du problème », explique la Cour des comptes. Bien que la maîtrise des dépenses, notamment les charges du personnel aient été la contrepartie d'aide de fonctionnement et d'investissement, celles-là ont continué à progresser durant la période 2010-2015 de 23,2 millions d'euros pour l'hôpital d'Ajaccio et de 17,8 millions pour le CH de Bastia. Cette hausse du personnel est due à l'accroissement des effectifs de personnel non médical, qui représente 89 % du total de l'effectif et 74 % du total des charges de salaires. Pour autant les hôpitaux n'ont pas gagné de parts de marché.
Contrôle du temps de travail inexistant
Autre dérive évoquée par la Cour des comptes, les personnels des deux hôpitaux bénéficient en dehors de toute réglementation de jours de congés additionnels, six à Bastia et cinq à Ajaccio qui ont été évalués respectivement à 1,7 million d'euros (44,4 ETP) et 7,8 millions. De plus, le contrôle du temps de travail est inexistant. Sur la même période, le coût du dysfonctionnement du logiciel de gestion des planning est estimé à 10 millions d'euros.
Cinq directeurs en cinq ans
Enfin, la gouvernance est « chaotique ». Elle a vu se succéder cinq directeurs depuis 2009 dont quatre depuis le 1er août 2014. Toute velléité de réforme serait entrâvée selon la Cour par « l'ampleur du phénomène syndical ».
Pour accéder à l'ensemble du rapport concernant les hôpitaux corses : http://www.ccomptes.fr/content/download/98741/2251447/version/1/file/12…
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