Très attendues, les formations des infirmières en pratique avancée (IPA) ont débuté début septembre dans les Universités d'Aix-Marseille et de Besançon. D'autres cursus vont voir le jour au mois d'octobre après un nouvel examen par le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER). Ainsi, les universités de Rennes, Paris, Nantes, Bordeaux ou encore Nancy devraient elles aussi proposer des formations menant au diplôme d'état (DE) de niveau master. Au total, 11 formations d'IPA seront disponibles pour cette année scolaire.
Le Pr Antoine Tesnière, conseiller santé générale au ministère de l'Enseignement supérieur, a précisé lors d'une table ronde organisée à l'Ordre des infirmiers ce vendredi matin les contours de ces nouvelles formations. Elles seront spécialisées dès la deuxième année de master pour répondre aux trois axes de compétences des IPA prévus dans le décret : maladie rénale, oncologie et suivi et prévention en soins primaires pour les patients chroniques stabilisés.
Théorie et pratique clinique
« Les maquettes de formation contiennent à la fois des éléments généraux sur les sciences cliniques infirmières autour de la sémiologie des grandes thématiques du décret de compétence. Il y aura aussi des enseignements sur la coordination de parcours de soins et sur la santé publique », précise le Pr Tesnière. Ce dernier a également précisé qu'en plus de la théorie, des stages pratiques seront obligatoires pour valider la formation.
Les IPA déjà formées dans les masters qui existaient déjà depuis plus de dix ans à Marseille pourront pour leur part poser une candidature pour valider leurs acquis, le contenu de la formation étant différent. Le Pr Tesnière a par ailleurs indiqué que de nombreuses infirmières avaient postulé à ces formations, trop même pour les capacités d'accueil des universités, ce qui prouve l'engouement pour ce nouveau mode de partage des compétences médecin-infirmier.
Rémunération encore inconnue
Malgré le top départ des formations, plusieurs zones d'ombre subsistent sur le futur statut des IPA. Le cadre de la rémunération n'est pas encore fixé et les représentants infirmiers comme les médecins s'interrogent. « La DGOS ne nous a pas encore donnés de réponse sur le cadre économique », déplore le Dr Jacques Battistoni, président de MG France.
Guy Boudet, conseiller exercice professionnel à la Direction générale de l'offre de soins (DGOS-ministère) a répondu que le modèle économique serait de deux sortes : « le champ conventionnel pour les libéraux, via la convention infirmière. Le futur accord interprofessionnel ACI des communautés professionnelles territoriales en santé (CPTS), annoncé par la ministre dans le Plan santé, devrait aussi interférer. À l'hôpital, un changement de statut sera également nécessaire et les arbitrages sont en cours », a-t-il annoncé. Les rémunérations au forfait et au parcours de soins, prônées par Emmanuel Macron, devraient ainsi concerner les IPA libérales.
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