« Tout le système de santé a besoin d'un remède de cheval », a affirmé Frédéric Valletoux aux journalistes du Figaro qui a consacré un dossier à la crise hospitalière le 2 novembre. L'hôpital est-il un puits sans fond ? Le système de santé arrive au bout d'un cycle selon le journal qui a interrogé des experts. Selon l'économiste Frédéric Bizard, la crise hospitalière « n'est pas une crise de ressources, mais une crise de sens, d'inadaptation du système à un environnement qui s'est radicalement transformé. La triple transition démographique, épidémiologique et technologique a changé la donne. Ce triple choc exige une réforme globale que les responsables politiques n'ont pas encore mise dans leur agenda. » Et l'économiste de proposer trois priorités de réforme : d'abord les politiques doivent prendre conscience de remettre à plat le modèle actuel. Ensuite, sur le modèle du CH de Valenciennes, l'instauration d'une gouvernance participative permettrait de sortir du carcan administratif. Enfin, il faudrait que l'État se contente de donner les grandes directives et laisse les politiques de santé se décliner au niveau régional.
Cercle vicieux
Pierre-André Juven (maire adjoint de Grenoble EELV et l'un des auteurs du livre La Casse du siècle), historiquement « c'est un cercle vicieux. Il faut qu'une partie de l'activité de soins sorte de l'hôpital. Pour cela, on a contracté les moyens alloués à l'hôpital public afin de pousser la population à avoir recours à d'autres types de structures. Mais les alternatives ne sont pas suffisamment nombreuses, structurées et fortes pour encaisser ce transfert d'activité. On a retiré à l'hôpital des moyens sans mettre en place d'autres structures en dehors. » D'où la pression exercée sur l'hôpital vers lequel les gens se tournent au bout de la chaîne de soins. Selon Pierre-André Juven, il faut travailler sur les deux fronts, l'hôpital d'un côté et de l'autre lutter contre les inégalités sociales de santé, renforcer la santé publique et l'épidémiologie, améliorer l'offre de médecine de ville. Les contraintes reposent à la fois sur l'urgence de prendre le problème à bras-le-corps et sur la durée. Sinon « cela va engendrer une fracture dans notre système de santé solidaire », prévient l'expert qui craint le retour à un système de santé à deux vitesses. N'est-il pas trop tard ?
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