L'examen en première lecture de la loi santé à l'Assemblée nationale a laissé un goût amer chez MG France. Les amendements sur la prescription par le pharmacien pour des pathologies bénignes ou encore sur la désignation d'un médecin traitant par l'Assurance maladie (finalement retiré), ont été vécus comme une provocation par le syndicat de généralistes. « L'urgence de la démographie médicale ne doit pas justifier n'importe quelle solution d'urgence ne permettant pas ni un système d'organisation des soins cohérent et ni la sécurité du patient. Nous refusons toute forme de substitution du généraliste », a réagi le président Dr Jacques Battistoni ce mercredi lors d'une conférence de presse.
Le syndicat a boycotté la dernière séance de négociations conventionnelles sur le financement des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) il y a deux semaines pour protester contre un amendement définissant les missions des CPTS adopté en commission des Affaires sociales. « À quoi ça sert de continuer les négos si les députés décident à notre place ? », s'interrogeait le président Battistoni. L'amendement, tout comme ceux défendant la coercition et le médecin traitant opposable ayant été retirés ou rejetés en séance, le syndicat reprendra le chemin des négos dès ce jeudi 4 avril à la Cnam pour parler du financement des CPTS.
600 000 à 900 000 euros "nécessaires" pour une CPTS
Le syndicat va revenir dans ces discussions avec des revendications claires, notamment sur les moyens alloués aux futures CPTS. « La Cnam propose 300 000 euros pour une grosse CPTS qui remplit tous les critères, ce n'est pas réaliste et c'est finalement peu pour une telle structure si l'on compare avec ce que peut toucher une maison de santé, entre 100 000 et 200 000 euros » déplore le Dr Battistoni. Le leader syndical estime que le double voire le triple de cette somme « donnerait réellement aux professionnels les moyens de s'organiser ».
Concernant les missions des CPTS, MG France va insister sur l'importance de la prévention. « Cette mission peut être mise en place rapidement mais surtout elle fédère les différents professionnels. Les actions de prévention permettent de mettre en avant l'existence de la CPTS auprès de la population et aux professionnels de santé de se connaître entre eux », estime le président du syndicat.
La négociation sur les Assistants médicaux, qui prendra le relais la semaine prochaine à la Cnam, sera aussi l'occasion pour MG France de plaider pour un dispositif « souple et non contraignant ». Le syndicat milite pour une aide fixe de 24 000 euros par an, qui correspondrait aux deux tiers du coût de l'embauche. Le dernier tiers restant à la charge des médecins employeurs. « Si l'Assurance maladie finance 10 000 assistants médicaux à 24 000 euros, soit une dépense totale de 240 millions d'euros, je fais le pari que cela va changer fondamentalement l'organisation des soins », pronostique le Dr Jacques Battistoni.
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