L'écosystème pharmaceutique américain est en pleine effervescence.Et témoigne d'un marché prêt à de big deals ou à des opérations plus classiques de type rachat par une big pharma d'une biotech. Ce début janvier en a donné une illustration. Souvent décrit comme une proie possible en décembre, Bristol-Myers Squibb (BMS) s'est transformé en prédateur en janvier. Et avale Celgène pour 74 milliards de dollars, un leader en onco-hématologie, notamment dans le myélome. L'opération, si elle est validée par les actionnaires des deux sociétés donnera naissance à un groupe puissant en onco-hématologie, domaine qui recèle un fort potentiel de croissance. D'autant que BMS, l'un des leaders en immunothérapie accède avec cette acquisition à la technologie des Car-T détenue par Celgène après l'achat de Juno. Le montant de ce rachat sera l'un des plus élevé dans le domaine de la pharmacie après celui de Warner-Lambert qui détenait l'atorvastatine par Pfizer en 2000 pour 110 milliards d'euros.
Eli Lilly opte pour une opération plus modeste mais toujours dans le champ de l'oncologie. Le 7 janvier, le laboratoire américain qui dispose de fortes positions en diabétologie annonce l'acquisition de Loxo Oncology pour environ 8 milliards de dollars. Cette biotech américaine en collaboration avec Bayer avait obtenu en novembre dernier une AMM délivrée par la Food an Drug Administration (FDA) pour le Vitrakvi®, traitement des cancers présentant une fusion du gène NTRK. Cette anomalie rare peut être reconnue dans différents types de tumeurs solides.
Le contraste est saisissant avec la situation française. Lilly France, le lendemain de cette annonce, révélait la suppression de 250 emplois sur son site de Fegersheim en Alsace. Sont envisagés à ce stade uniquement des départs volontaires (retraite, retraite anticipée) dans le cadre d'un accord de rupture conventionnelle collective. Dans le même temps, un investissement de 100 millions d'euros d'ici 2021 est programmé ainsi que 25 recrutements. Pour autant, après un mois de décembre difficile sur le front de l'emploi après les suppressions de postes chez sanofi, Boehringer Ingelheim et Pierre Fabre, la situation ne s'améliore pas en 2019. Entre la France et les Etats-Unis, dans le secteur pharma, il y a toujours en matière de performance et de dynamisme un océan qui les sépare...
Dérives sectaires : une hausse préoccupante dans le secteur de la santé
Protection de l’enfance : Catherine Vautrin affiche ses ambitions pour une « nouvelle impulsion »
Dr Joëlle Belaïsch-Allart : « S’il faut respecter le non-désir d’enfant, le renoncement à la parentalité doit interpeller »
Visite médicale d’aptitude à la conduite : le permis à vie de nouveau sur la sellette