Premier conseil des ministres du nouveau gouvernement oblige, c’est au pas de charge que la passation de pouvoir s’est déroulée ce vendredi 12 janvier au ministère de la Santé.
Nommé la veille à la tête d’un ministère tentaculaire du Travail, de la Santé et des Solidarités dans le gouvernement Attal 1, Catherine Vautrin a pris les clés de l’avenue Duquesne à Agnès Firmin Le Bodo, qui quitte ses fonctions. L’affaire Urgo aura eu raison de la pharmacienne, qui assurait l’intérim depuis la démission fracassante de son prédécesseur Aurélien Rousseau, à la mi-décembre.
Femme politique d’expérience, plusieurs fois ministre et secrétaire d’État de Jacques Chirac et vice-présidente de l’Assemblée pendant huit ans, Catherine Vautrin, 63 ans, a tenu un discours simple et ferme, adressant un mot pour tous et laissant filtrer, entre les lignes, une volonté de reprendre d’une main ferme les dossiers en jachère. « J’ai l’habitude d’être directe et d’avoir un langage de vérité », a-t-elle insisté.
La prévention, un « enjeu majeur » ?
Sans attendre que son ou sa ministre délégué(e), probablement Agnès Pannier-Runacher, soit nommé(e) à son tour, celle qui jusqu’à hier était présidente de la communauté urbaine du grand Reims a d’entrée de jeu précisé que « la prévention », qui ne figure pas dans son maroquin, représente comme « l’offre de soins » un « enjeu absolument majeur » pour la France. « Dans les quartiers comme en ruralité », a-t-elle expliqué, « il existe des solutions » à « l’angoisse des déserts médicaux », qui concerne tout le monde.
Fidèle à la ligne de la droite mais aussi du macronisme, la nouvelle ministre a rappelé que les établissements de santé privés doivent au même titre que l’hôpital public, « trésor national », être « soutenus et modernisés ». Pour tous les soignants, ce sont des « conditions de travail stimulantes » qui doivent être la norme.
Catherine Vautrin n’a pas oublié d’évoquer la fin de vie, « grand sujet » qui tient à cœur personnellement Emmanuel Macron et qui doit se concrétiser par un texte de loi dans les prochains mois.
« Réarmer » le système de soins
Reprenant à son compte le vocabulaire du chef de l’État, la Rémoise a assuré de sa détermination à « réarmer » le système de soins. Face au défi du grand âge, elle n’oubliera pas, lors de son mandat, de travailler à trouver des « réponses adaptés » aux besoins des personnes âgées, dont elle « connaît la volonté de rester chez eux ».
C’est « avec les médecins, les établissements de santé, les élus municipaux et les départements » qu’elle entend mener à bien sa mission.
Un peu en retrait, Agnès Firmin Le Bodo a pris le temps de rendre un « hommage sincère et appuyé » à son équipe, sa « famille pendant 18 mois ». « Nous avons partagé des victoires et les coups, qui ont été nombreux, nous les avons pris ensemble », a-t-elle lancé, émue et un peu amère. Avant de s’engouffrer dans une voiture sous une standing ovation.
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