En 2016, la garde de nuit du département de la Marne s'est arrêtée totalement à minuit. L'association qui y organisait la permanence des soins ambulatoires a préféré stopper l'activité en raison d'un manque de médecins. Illustration des problématiques soulignées par le Conseil de l'ordre des médecins dans son dernier bilan publié le 4 avril dernier sur la permanence des soins.
Fin de la nuit profonde pour 13 territoires
Parmi les sujets très sensibles abordés par le Conseil figure l'arrêt de la garde en nuit profonde. Ce processus continue de s'étendre. 31 conseils départementaux en 2016 mentionnent un arrêt complet de l'effection en PDS à minuit sur l'ensemble de leur département. 69 % des territoires d'effection s'arrêtent de fonctionner à minuit. Et 13 territoires de plus se sont arrêtés de fonctionner en nuit profonde. Au total, 32 départements n'ont pas de régulation libérale en nuit profonde, un chiffre qui n'a pas évolué depuis 2015. En cause : le regroupement des territoires et la baisse du nombre d'effecteurs de nuit profonde. Celle-ci fonctionne bien mieux en territoire urbain grâce à la présence d'associations comme SOS médecins.
Economies
Cet arrêt des gardes à minuit est fortement critiqué par l'Ordre, qui y voit une signification budgétaire pour les ARS qui l'imposent sans concertation et réalisent des économies sur le paiement des astreintes. En effet, ces dernières réorganisent la sectorisation de 20 heures à minuit pour mettre en place une effection mobile sur des grands territoires où des médecins assurent la PDS ambulatoire pendant la nuit profonde. Pis, selon le Conseil, elles ne laissent pas aux médecins le choix de poursuivre ou non la PDS. Quelles raisons invoquent les ARS à cet arrêt forcé ? Elles soulignent le faible nombre d'actes pendant la nuit profonde et la possibilité de renforcer la régulation médicale aux même horaires. Enfin, le relais peut être assuré par les établissements de santé. Ce phénomène d'arrêt des gardes en nuit profonde pourrait reprendre en 2017, assure le Conseil, avec la mise en place des nouvelles régions regroupant les ARS qui ont une politique différente dans le domaine, notamment dans la région Grand Est.
Accéder à l'ensemble du bilan : https://www.conseil-national.medecin.fr/node/2130
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