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Philippe Juvin : « Nous avons un système hospitalier trop petit »

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Publié le 17/12/2020
prix Galien

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Crédit photo : Prix Galien 2020, Agence Groupe Profession Santé

« Le système de santé français ne sera plus jamais comme avant. » C'est l'accroche du rapport annuel du cercle Galien 2020 qui s'est interrogé sur les leçons de la crise sanitaire. Les défaillances du système de santé ont été soulignées par les acteurs de la table ronde du vendredi 4 décembre animée par Gilles Noussenbaum, rédacteur en chef de Décision Santé.

Manque de lits de soins critiques ?

Concernant le manque de lits de soins critiques, selon le Pr Philippe Juvin, chef du service des urgences, hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), maire LR de La Garenne-Colombes, « il nous a manqué clairement des lits. Nous avons un système hospitalier trop petit. C'est comme si on voulait mettre deux litres dans une bouteille d'un litre. » Quant au Pr Jean-François Delfraissy, il pointe l'hétérogénéité de la répartition des lits sur le territoire français. Alors que le nombre de lits de réanimation "dur" est au même niveau que celui de l'Allemagne en région Ile-de-France, celui-ci est beaucoup plus bas dans d'autres régions. Selon le président du conseil scientifique, de manière générale, ces dernières années le nombre de lits d'hospitalisation a beaucoup baissé, mais sans impact réel sur le nombre de lits de réanimation. « Certes, si l'on en avait disposé plus pendant la crise, les équipes hospitalières auraient été plus à l'aise, abonde-t-il. Pour autant, la fin en soi n'est pas d'augmenter le nombre de lits de réanimation pour une future troisième vague. » Laure Millet, responsable du programme santé de l’Institut Montaigne souligne le délaissement de la médecine générale pendant la première vague et met en avant la nécessité d'une meilleure collaboration entre la ville et l'hôpital. Philippe Juvin va dans le même sens que Laure Millet : « J'ai des exemples de patients hors Covid qui n'ont pas été mis en réanimation et qui sont décédés. Il est vrai que la deuxième vague s'est mieux passée. Mais nous avons quand même dû déprogrammer. »

Barda européenne

C'est peut-être au niveau européen que des solutions seront trouvées pour gérer des futures pandémies. Laure Millet met en avant la création d'une Barda et d'un Health Data Hub au niveau européen : « Ces données seront non seulement utiles pour la recherche, mais aussi pour lutter contre un virus. » Selon le président du Comité scientifique, « le regroupement des commandes des vaccins au niveau européen a été une première ».


Source : lequotidiendumedecin.fr