Plainte pour « homicide involontaire » après une erreur de diagnostic, la téléconsultation visée

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Publié le 27/04/2021

Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Lundi, la famille d'un homme décédé il y a un an en Isère, suite à une erreur de diagnostic établie lors d’une téléconsultation, a porté plainte pour « homicide involontaire ». 

L'avocat de la famille, Me Hervé Gerbi, dénonce une « erreur médicale grave » à la suite d'un « interrogatoire incomplet » mené à distance par le médecin. La victime, Jean-Christophe Allemand, âgé de 40 ans à l’époque, était atteint d’un cancer et d’une importante obésité. 

Un mauvais diagnostic à l’issue fatale 

Au moment de la consultation le 20 avril 2020, Jean-Christophe Allemand se plaint, via écran interposé, d’« une soif abondante, d’une langue blanche et d’une fatigue depuis plusieurs jours » explique l'avocat de la famille, Me Hervé Gerbi. 

Les questions de la praticienne, qui n’était pas son médecin traitant, étaient « très centrées sur les symptômes du Covid-19 » se souvient l’épouse du patient décédé, qui a assisté à la téléconsultation. 

Mais finalement, le médecin diagnostique un « champignon sur la langue, quelque chose d'assez banal », mais les symptômes se poursuivent et le 27 avril, sa compagne le retrouve quasi inconscient chez lui.

Il décédera le lendemain à l'hôpital de Grenoble « d’une banale décompensation diabétique », qui se détecte « avec une simple prise de sang », déplore Me Hervé Gerbi. 

La famille souhaite lancer un débat sur la télémédecine

L’avocat de la famille regrette « un décès stupide », qui selon lui, aurait pu être évité en identifiant les symptômes facilement reconnaissables du diabète. Me Hervé Gerbi a déposé plainte, ce lundi 26 avril, pour « homicide involontaire contre X » au nom de la famille.

Pour la famille et son avocat, il n’y a pas de doute. L'issue du patient aurait été différente avec une consultation en cabinet. « Au-delà de ce décès se pose la question de l’usage de la téléconsultation qui s'est généralisée » pendant la crise sanitaire et qui « n’est pas valable pour tous les patients », selon Me Hervé Gerbi.

Il alerte par ailleurs : « Cette plainte doit permettre aux médecins de se saisir de la question ». L'avocat a interpellé le Conseil de l’Ordre pour lui demander de mener une réflexion sur le sujet. 

En 2020, 19 millions d’actes médicaux à distance ont été remboursés par l’Assurance maladie contre à peine 320 000 sur les 18 mois précédents, au début du remboursement de cette pratique. 

Avec AFP. 


Source : lequotidiendumedecin.fr